Jeremy Roenick jouait au golf quand il a reçu un appel du d.g. des Sharks de San Jose, Doug Wilson, à propos de la possibilité de se joindre à l'équipe de la côte Ouest.

«Parfois les amis arrivent au meilleur moment, a dit Roenick au sujet de son ancien coéquipier chez les Blackhawks de Chicago. Alors que je pensais que tout était fini, Doug Wilson m'a demandé de prendre un vol pour San Jose, pour parler de la possibilité de jouer avec les Sharks. Il m'a demandé si je pouvais encore jouer, et je lui ai dit que oui, je savais que j'en étais capable.»

Roenick, 39 ans, a raconté l'anecdote jeudi, alors qu'il annonçait sa retraite après une carrière de 20 ans dans la LNH.

«Je n'avais pas pu faire mes adieux au hockey à Phoenix, a mentionné Roenick. Doug Wilson et les Sharks m'ont redonné vie. Maintenant, je peux être en paix avec ma décision de passer à autre chose.»

Roenick, dont la voix a été étouffée par l'émotion à quelques reprises, pendant son discours d'adieu, quitte le hockey comme l'un des quatre Américains qui ont marqué 500 buts ou plus. Il en a réussi 513, ce qui le place au 36e rang de l'histoire.

«C'est un grand jour pour moi, a dit Roenick. J'ai eu la carrière la plus formidable que j'aurais pu imaginer.

Cependant, même si je suis encore passionné de hockey, mon corps ne suit plus. Au fond de mon coeur, je sais qu'il est temps pour moi de me retirer.»

Roenick a aussi obtenu 703 passes (46e de l'histoire), en 1363 matches de saison régulière avec les Hawks, les Coyotes, les Flyers de Philadelphie, les Kings de Los Angeles et les Sharks.

Roenick a ajouté 53 buts et 69 passes en 154 matches de séries avec Chicago, Phoenix, Philadelphie et San Jose.

Il a notamment joué avec les Hawks de 1991-92, qui ont remporté le trophée des Présidents et atteint la finale de la coupe Stanley. Il a aussi aidé les Flyers de 2003-04 à se rendre jusqu'en finale de l'Est.

Roenick fait partie de 24 joueurs qui totalisent au moins 500 buts et 700 mentions d'aide; 17 d'entre eux sont au Temple de la renommée.

«Il fait partie des plus grands joueurs de l'histoire, a dit Wilson. Il jouait avec beaucoup d'intensité, sans peur. Il était vraiment prêt à se sacrifier pour son équipe. Des gars m'ont déjà dit qu'il était le meilleur coéquipier qu'ils ont pu avoir.»

Roenick a pris part à neuf match des étoiles et deux Olympiades. A la suite de son 500e but, inscrit avec les Sharks, il avait mis son fils Brett sur son épaule avant de faire le tour de la patinoire.

«C'était un moment des plus authentiques,» a dit Wilson.

Roenick a grandi à Hartford, où il se rendait voir les entraînements des Whalers.

«Je me mettais la tête au-dessus de la baie vitrée pour les regarder, a relaté Roenick. Une fois, quand j'avais sept ans, Gordie Howe a mis plein de neige sur son bâton, s'est rendu où j'étais et me l'a versée sur la tête. J'ai trouvé que c'était la chose la plus «cool», et je m'en suis toujours souvenu.

«Il a continué de patiner un peu plus loin, puis il m'a regardé et m'a fait un clin d'oeil. Pendant trois secondes, il y avait juste moi et Gordie Howe. Ce petit instant-là est toujours resté avec moi. C'était comme un cadeau. Et quand j'ai atteint la Ligue nationale, je me suis assuré de saluer les partisans et de reconnaître leur soutien.»