Durant toutes ses années avec le Canadien, Mike Komisarek n'a jamais cessé de jouer le rôle du bon gars. Ce n'est pas au moment de commenter son départ de Montréal qu'il allait sortir les poignards!

Au lendemain de son embauche par les Maple Leafs de Toronto sur les termes d'un contrat de cinq ans évalué à 22,5 millions, Komisarek est demeuré évasif sur les circonstances entourant son divorce d'avec le Canadien.

«Il n'y a jamais eu vraiment de point de rupture - jusqu'à hier, évidemment.

«Mais parfois, certaines relations ne fonctionnent pas...», s'est contenté de dire le premier choix du Tricolore en 2001 (7e au total).

«J'ai rencontré beaucoup de gens formidables à Montréal et je présume que certains d'entre eux ne sont pas contents.

«Je sais que les amateurs ne vont pas m'applaudir à ma première visite dans l'uniforme des Leafs. Mais c'est ça, la compétition, et ce qui rend le sport si formidable: tu passes constamment de héros à vilain.»

On raconte entre les branches que l'offre que le Tricolore lui avait soumis était dans les mêmes eaux que celle qu'il a acceptée avec les Leafs.

Or, même si aucun événement précis ne semble l'avoir convaincu de quitter Montréal, Komisarek a donné l'impression dès l'élimination du Tricolore qu'il allait regarder dans une autre direction.

En conférence téléphonique, jeudi, le sympathique défenseur a préféré se tourner vers l'avenir, et n'a mentionné l'organisation du Canadien qu'au moment de rappeler son appui lors de moments difficiles.

«Au moment du décès de ma mère, il y a quelques années, ce n'était pas évident d'être au milieu d'une saison et d'aider ton équipe à gagner en sachant que ta mère est en train de mourir à la maison», a-t-il rappelé.

Un marché traditionnel

Même s'il a été courtisé par de nombreuses équipes, Komisarek affirme qu'il n'a pas considéré jouer pour les Islanders de New York, l'équipe qui évolue à quelques minutes seulement de sa ville natale.

«Je ne me suis jamais vu jouer ailleurs que dans un marché traditionnel de hockey, a expliqué le défenseur de 27 ans. Les Islanders se cherchent un nouvel amphithéâtre et il y a des interrogations autour de cette équipe.

«Maintenant, je passe de la Mecque du hockey à Toronto, une autre des six équipes originales où les amateurs sont passionnés. Je veux jouer dans un endroit où le hockey signifie quelque chose pour la ville et les fans.

«Jouer à Montréal m'a préparé pour ce qui s'en vient. J'avais une bonne relation avec les médias de Montréal et les amateurs m'ont très bien traité.»

Komisarek est en plein le genre de joueur dont le DG des Leafs raffole, ce qui, au-delà des dollars, a contribué à ce qu'il se sente désiré.

«J'étais heureux de voir l'approche de Brian Burke, qui met l'accent sur une équipe agressive et contre laquelle il est difficile de jouer, a expliqué le robuste arrière. Dans cet environnement-là, je veux jouer mon rôle de roc en défensive.

«Et puis, étant donné que Burke est impliqué dans la sélection de l'équipe olympique américaine, je veux faire une bonne impression auprès de lui dès le mois d'août!»