Le 1er juillet n'est pas encore arrivé, mais le Canadien a déjà embauché l'un des joueurs autonomes les plus convoités.

Le nom de l'entraîneur Guy Boucher, des Voltigeurs de Drummondville, était associé au Canadien depuis plusieurs jours et sa venue au sein de l'organisation était de plus en plus difficile à cacher.

On a finalement annoncé hier midi sa nomination en tant qu'entraîneur-chef des Bulldogs de Hamilton.

«Son approche de coaching se fait de façon individuelle, ce qui est très bon avec les jeunes joueurs», a commenté le DG des Bulldogs, Julien Brisebois, qui avait l'air ravi d'amener Boucher dans l'organisation.

«Il a des qualités de communicateur, il y a sa personnalité, sa feuille de route avec les Voltigeurs de Drummondville...Il a vraiment rencontré tous les critères.»

Boucher a passé 11 saisons au sein de la LHJMQ, dont trois à titre d'entraîneur-chef des Voltigeurs. Cette saison, il les a menés à la première conquête de la Coupe du Président de leur histoire, ainsi qu'à une participation au tournoi de la Coupe Memorial.

En fait, les Voltigeurs viennent de connaître la meilleure saison de leur histoire (54 victoires et 112 points).

«J'ai toujours été quelqu'un qui pensait «en dehors de la boîte»», s'est décrit Boucher.

«Je viens d'une famille d'artistes et j'ai toujours voulu créer et changer des choses.

«Ma philosophie, c'est que j'ose, a ajouté l'homme de 37 ans. Je ne crains pas de donner des standards démesurés à mes joueurs car, quand ils voient que j'y crois vraiment, ils tentent encore plus de les atteindre.

«Ça a été l'histoire de notre succès à Drummondville.»

L'organisation du Canadien ne veut pas que Boucher change son style. Elle veut bénéficier de ses idées novatrices.

«Notre club-école est un laboratoire en recherche et développement», a rappelé Brisebois.

«L'un des meilleurs espoirs»

Ancien capitaine des Redmen de McGill, détenteur de deux baccalauréats et d'une maîtrise en psychologie sportive à l'Université de Montréal, Boucher a reçu cette année le trophée Paul-Dumont, que la LHJMQ décerne à la personnalité de l'année dans le circuit Courteau.

Mais les éloges ne proviennent pas seulement du Québec. Elles fusent aussi du côté de l'équipe canadienne junior pour laquelle Boucher a été entraîneur-adjoint lors du Mondial de 2009.

«Guy Boucher est un grand motivateur, l'un des meilleurs que j'ai eu depuis mes débuts au hockey», a spontanément lancé John Tavares, qui était de retour à Montréal, hier, pour participer au gala annuel de Hockey Canada.

«Il comprend très bien le jeu et il est très bon tactiquement. Il a contribué à mes succès au Championnat du monde junior. Il trouve toujours les bons mots ou presse le bon bouton pour relancer ses joueurs.»

Boucher a été l'adjoint de Pat Quinn au Championnat du monde junior, à Ottawa, mais aussi lors du tournoi mondial des moins de 18 ans en Russie.

«C'est un excellent étudiant du hockey, un entraîneur qui comprend les joueurs, qui est éduqué et qui est également très fort au point de vue technique», a expliqué le nouvel entraîneur des Oilers d'Edmonton.

«Il a entre autres obtenu d'excellents résultats avec son adaptation d'une vieille formation en avantage numérique. Il a développé des automatismes chez ses joueurs, qui savent exactement ce qui va se passer dans chaque situation. Non seulement il a le système, mais il s'assure que les joueurs l'exécutent.»

Avec une telle appréciation de Boucher, ce n'est pas surprenant que les Oilers aient manifesté de l'intérêt.

«C'est l'un des meilleurs espoirs parmi les entraîneurs, a résumé Quinn. Mais en dire plus, ce serait du maraudage!»