Le Canadien n'a peut-être pas complété de transaction majeure, vendredi, mais il a fait plaisir à la foule en repêchant un joueur québécois avec le 18e choix au repêchage.

Louis Leblanc, joueur de centre des Lancers d'Omaha et originaire de Kirkland, a ressenti ce que ça pouvait être d'être accueilli et célébré par la foule de Montréal.

«Je ne sais pas s'il existe de meilleure sensation dans la vie, a confié Leblanc. Peut-être le jour où tu as un enfant? Mais être repêché par le Canadien, c'est tellement spécial...

«Après le 15e choix, qui appartenait à Anaheim, j'ai commencé à être nerveux, a raconté le centre de 18 ans. Puis j'ai vu les choix de Minnesota et de St-Louis, et mon coeur s'est mis à battre très vite.

«En même temps, je ne voulais pas me réjouir trop vite, parce que tu ne sais pas ce que l'équipe a en tête. Puis, lorsque Trevor Timmins a nommé mon nom, c'est comme si on m'avait enlevé 100 000 livres sur les épaules.»

L'exubérance qu'il y avait à la table du Canadien ne faisait aucun doute sur l'identité de leur choix.

«Tout ce que je peux vous dire, c'est qu'il était très haut sur notre liste», a confié le président Pierre Boivin, tout à fait pimpant dans les circonstances.

«À talent supérieur, on est chanceux d'avoir pu choisir le francophone.»

Comme un rêve

Trevor Timmins a annoncé la sélection de Leblanc comme si c'était une rock star.

«C'est drôle, je me sentais moins nerveux que d'habitude, a confié Timmins.

Il était le meilleur joueur disponible sur notre liste.

«C'est un gars qui s'implique dans toutes les facette du jeu et il n'a pas peut de mettre son nez dans la circulation.

«Il a un bel avenir devant lui.»

Le Canadien a tenté sans succès de s'avancer de quelques rangs afin de s'assurer de pouvoir réclamer Leblanc. Il a entre autres eu des négociations avec les Panthers de la Floride.

Heureusement, des choix imprévus de d'autres équipes ont permis au Tricolore de souffler un peu.

«La sélection de Calvin DeHaan par les Islanders, en particulier, est un choix qui nous a aidé», a précisé Timmins.

Le père de Louis, Yves Leblanc, s'est évidemment réjoui de la sélection de son fils.

«Je suis très heureux du dénouement. C'est un peu comme dans un rêve», a confié le père du jeune hockeyeur, qui est chimiste de profession.

«En fait, le premier rêve était qu'il soit repêché. Mais qu'il le soit par le Canadien, c'est la cerise sur le sundae.»

Tout le monde est reparti à la maison heureux.

«C'est une belle façon de partir en laissant un héritage», a pour sa part commenté George Gillett, dont c'est le dernier repêchage en tant que propriétaire du Canadien.

Pas de transaction

Outre l'échange de Chris Pronger, la soirée a été plutôt tranquille en termes de transaction. Vous aurez noté qu'il n'y avait nulle trace de Vincent Lecavalier dans les parages.

Bob Gainey n'aura pas trouvé avec qui danser...

«Vous pouvez voir par le nombre d'échanges qu'il y a une sorte de congestion, a noté Gainey. Normalement, il y a davantage de transactions au repêchage.»

Le DG a eu des discussions dans le but d'acquérir un joueur de premier plan, mais s'est contenté de dire qu'il n'y avait pas eu de mariage parfait avec une autre équipe.

Mais si des fans espéraient encore Lecavalier, c'est un autre attaquant québécois qui a volé le show, vendredi.

Louis Leblanc a grandi en rêvant de jouer pour le Canadien. Et il a franchi vendredi soir une étape cruciale dans la réalisation de son rêve.

«J'ai déjà possédé plusieurs chandails du Canadien, mais celui-ci est le meilleur car mon nom est écrit dessus!»

Le repêchage reprend samedi matin. Le Tricolore devra s'asseoir sur ses mains car il n'a pas de choix de deuxième ronde, et il semble improbable que l'équipe puisse en acquérir un.

«Pour cela, il aurait fallu reculer en première ronde et on ne voulait pas vraiment faire cela», a souligné Timmins.

On le comprend : il a mis la main sur l'homme qu'il voulait.