Il est la version de la LNH de «Charlie», ce personnage de la série de livres-jeux où le lecteur doit réussir à le retrouver à l'intérieur d'une image. La variante «Où est Ty?» pourrait s'avérer divertissante pour les amateurs de hockey.

Le gardien réserviste des Red Wings de Detroit, Ty Conklin, a le don d'être au bon endroit au bon moment sans qu'on le remarque. Il en est à sa troisième participation en quatre ans à la finale de la Coupe Stanley, et il espère que ce soit la bonne.

L'an dernier, il a porté les couleurs - à titre de substitut de Marc-André Fleury - des Penguins de Pittsburgh, comme Marian Hossa, mais on ne parle évidemment que de Hossa. C'est que personne à Pittsburgh ne lui reproche d'avoir fait faux bond à l'équipe.

Il y a trois ans, en 2006, Conklin a fait partie des Oilers d'Edmonton qui se sont inclinés au bout de sept matchs face aux Hurricanes de la Caroline. Il s'était retrouvé sous les feux de la rampe dans le premier match en Caroline, à la suite de la blessure que s'était infligée le vétéran Dwayne Roloson vers la fin de la rencontre. Mais Conklin en garde un douloureux souvenir. Il a effectué une mauvaise sortie qui a pavé la voie au but gagnant de Rod Brind'Amour.

Il n'a plus rejoué avec les Oilers, mais il s'est établi comme un bon réserviste. Il a effectué de l'excellent travail, la saison dernière, en remplacement de Fleury, blessé à une cheville (fiche de 18-8-5). Cette saison chez les Red Wings, il est venu à la rescousse de Chris Osgood au moment où le vétéran avait perdu ses repères (dossier de 25-11-2).

Fin observateur

À défaut d'être un acteur important de la finale, Conklin est un observateur privilégié. Il peut mieux apprécier la confrontation que se livrent Fleury et Osgood.

«Je n'ai côtoyé Marc-André que pendant quelques mois, mais il m'a impressionné par son attitude décontractée, mentionne-t-il. Il est comme un gamin qui ne se soucie de rien. Il arrive à tourner la page rapidement à la suite d'une bonne ou d'une mauvaise performance. Il est déjà un des meilleurs gardiens de la Ligue nationale.»

L'Américain âgé de 33 ans souligne avoir réalisé cette saison combien il est difficile d'être gardien de but à Detroit.

«Dans plusieurs villes, on associe davantage les succès ou les insuccès de l'équipe au rendement du gardien. Tout repose sur lui ou presque.»

En raison de cela, Conklin dit vouer énormément de respect à l'endroit de son coéquipier parce qu'il estime qu'il ne reçoit pas tout le mérite qui lui revient.

«Il est très bon parce que j'aurais moi-même de la difficulté à composer avec la situation à sa place, et je crois avoir la couenne pas mal dure, ajoute-t-il. Lui, ça lui coule comme sur le dos d'un canard. Il se moque éperdument de ce que les gens pensent. Il a confiance en ses moyens et à ses aptitudes.»

Les JO?

Osgood n'en a effectivement cure du manque de reconnaissance à son endroit. Il a dû répondre à plusieurs questions sur le sujet depuis le début de la finale, et l'affable athlète âgé de 36 ans ne se défile jamais.

«Ça (la reconnaissance) viendra bien un jour, répond-il. J'ai investi beaucoup de temps et d'effort pour me rendre là où je suis rendu. Je n'ai pas le sentiment d'avoir rien à prouver aux journalistes. Ma fiche et mon rendement parlent d'eux-mêmes. Je sais comment gagner des matchs. Je suis à mon mieux quand l'enjeu est important. J'aime être impliqué dans de gros matchs.»

Il ne cache pas qu'il souhaite recevoir une invitation des dirigeants canadiens afin de participer au camp de sélection de l'équipe olympique en vue des Jeux de 2010. Ce n'est pas impossible puisque Steve Yzerman, qui est le vice-président des Red Wings, agit comme directeur général de l'équipe canadienne.

«Mais si ça n'arrive pas, résume Osgood, ça ne modifiera en rien mon approche ni la motivation qui m'anime en vue de la saison prochaine et des suivantes.»