Les Penguins de Pittsburgh ont procédé à un changement d'entraîneur, en février, et ils ont fait l'acquisition de bons vétérans à la date limite des échanges, en mars. L'arrivée en ville des parents d'Evgeni Malkin, à peu près au même moment, constitue peut-être un tournant tout autant important dans la relance de l'équipe. Ce n'est pas pour rien qu'on ne veut pas qu'ils retournent en Russie.

Après avoir frappé le mur, l'an dernier, comme il l'a lui-même avoué au terme de la finale de la Coupe Stanley, le champion marqueur de la LNH est méconnaissable en séries éliminatoires cette année, et la présence à ses côtés de papa Vladimir, âgé de 51 ans, et de maman Natalia, 49 ans, a sûrement à voir.

Après avoir réussi son premier tour du chapeau en séries, dans le deuxième match contre les Hurricanes de la Caroline le 21 mai, Malkin, fort émotif, leur a d'ailleurs rendu un bel hommage, tout en parlant des savoureux plats que sa mère lui prépare...

À Pittsburgh, les parents de Malkin, qu'on appelle affectueusement «Les Genos» du surnom de leur fils (Geno), sont sans contredit le couple le plus en vue depuis quelques mois. Ils reçoivent le traitement de grandes vedettes. Partout où ils vont, on les sollicite pour des autographes ou des photos. Ils acceptent volontiers de jouer le jeu.

«On voudrait bien passer incognito, mais comment peut-on refuser quand on vous aborde afin d'obtenir un autographe ou parce qu'on veut se faire poser en votre compagnie?», cite-t-on Vladimir, dans un article du quotidien Tribune-Review publié samedi.

«Il y a même une jeune fille qui m'a demandé de lui faire la bise. Mon fils ne le sait pas.»

Les Malkin, qui ne sont pas des Russes types, ont tôt fait de se sentir comme chez eux à Pittsburgh, ville de l'acier. Vladimir a justement été un travailleur de l'acier à Magnitogorsk, en Russie, jusqu'à sa retraite. Le couple trouve que les deux villes se ressemblent.

Vladimir est fier, mais aucunement surpris de voir son fils s'illustrer en séries, particulièrement depuis le début de la finale. Avant samedi, Malkin était le meilleur marqueur avec 35 points.

«Cette année, il sait davantage à quoi s'attendre. Il a aussi acquis de la maturité, souligne-t-il par la voix d'un interprète. Ce sont les raisons pour lesquelles il connaît du succès.»

Le défenseur Sergei Gonchar, qui a hébergé Malkin chez lui au cours de ses deux premières saisons dans la LNH, dit croire que la présence de ses parents est un facteur beaucoup plus important qu'il n'y paraît.

«Geno est un être humain très sensible, et il sait combien ses parents sont heureux de le voir à l'oeuvre, avance Gonchar. Ça lui insuffle une dose additionnelle d'énergie et ça le pousse à en faire davantage.

«Ça doit sûrement l'aider également de se retrouver avec ses parents à la maison et de discuter de d'autres sujets que du hockey. Il n'a pas à s'inquiéter de ce qu'on peut dire à son endroit.»

Malkin n'a rien à craindre. Il est en voie de faire taire ses détracteurs qui soutiennent qu'il compose mal avec la pression des séries, en se basant uniquement sur sa première participation à l'âge de 21 ans. C'était porter un jugement quelque peu hâtif, disons-le.