Maintenant que le Canadien a trouvé son nouvel entraîneur, il reste à s'attaquer au dossier des adjoints, et aussi à celui de l'entraîneur-chef des Bulldogs de Hamilton.

L'entraîneur des Voltigeurs de Drummondville, Guy Boucher, ne cache pas son intérêt envers l'organisation du Canadien, surtout à la suite de l'embauche de Jacques Martin.

 

«Je me fais beaucoup demander si le Canadien m'intéresse et ma réponse est oui, a dit Boucher hier, joint au téléphone à Moncton, où il assiste aux assises de la Ligue de hockey junior majeure du Québec. Le défi est attrayant parce que je suis un gars du Québec. Vouloir faire partie de cette organisation, c'est quelque chose qui remonte à loin.

« On parle beaucoup de l'aspect médiatique. C'est très gros, évidemment, et ce n'est pas tout le monde qui peut patauger là-dedans, a poursuivi Boucher. Mais c'est une facette que je n'ai jamais eu de difficulté à gérer. Même que je me sens très bien là-dedans.

«L'intimidation, c'est un choix, a-t-il ajouté. Tu es intimidé parce que tu te laisses intimider ou tu intimides parce que tu veux intimider. C'est comme l'organisation, à Drummondville; les gens me disaient de ne pas y aller parce qu'il n'y avait personne dans les gradins et qu'ils n'avaient pas gagné. J'y suis allé parce que c'était un défi.»

Boucher a confirmé il y a quelques semaines avoir eu des discussions avec Trevor Timmins au sujet du poste à Hamilton. Il a reçu des nouvelles de plusieurs équipes depuis la fin du tournoi de la Coupe Memorial, mais pas du CH.

«Pour l'instant, le Canadien ne s'est pas occupé de mon cas, mais je comprends qu'en ce moment, ils ont d'autres chats à fouetter.»

Rien ne nous permet de croire, cependant, que le dossier soit clos. Au contraire. En attendant, l'entraîneur des Voltigeurs discute avec plusieurs organisations de la Ligue nationale. Trois sont intéressées à lui confier un poste d'entraîneur-chef dans la Ligue américaine et une autre (qui n'est pas Edmonton) voudrait l'engager comme adjoint avec son équipe de la LNH. «J'ai eu des discussions et je vais continuer d'avoir des discussions dans les prochaines semaines», a dit Boucher.

Et si le Canadien lui offrait un poste d'adjoint et non celui d'entraîneur-chef des Bulldogs?

«Je n'aurais pas de préférence, a-t-il répondu. L'important, c'est avec qui tu travailles et la vision de ceux avec qui tu travailles. Si on est entouré de gens avec qui on ne pense pas progresser ni faire progresser les joueurs, ou que nos visions diffèrent, on ne peut rien accomplir de bon à moyen et long termes. Et moi, je pense toujours en fonction des moyen et long termes.»

En ce sens, Guy Boucher n'acceptera pas une offre à n'importe quel prix. Il n'exclut d'ailleurs pas un retour avec les Voltigeurs si jamais il ne trouve pas le contexte ou la chimie recherchés.

«Ce n'est pas uniquement une question d'accéder aux rangs professionnels, a-t-il souligné. Je tiens à avoir une offre intéressante non seulement pour moi, mais pour ma famille. Mes enfants sont à l'école, je veux les envoyer dans un bon environnement, un endroit aussi où mon épouse pourra se trouver un bon boulot. C'est certain qu'il y a des endroits où j'ai des liens et où c'est plus attrayant.»

» J'ai mes convictions «

Et le contexte idéal pour Guy Boucher l'entraîneur?

«Un endroit où je pourrais continuer à progresser. D'abord, je voudrais savoir quelles sont les limites qu'on m'impose. Est-ce que je serais simplement une marionnette dans la Ligue américaine? Est-ce qu'on me forcerait à appliquer le système des autres? Moi, évidemment, j'ai mes convictions. Le système de jeu dans lequel je crois est plutôt complexe, mais pour résumer, je suis un maniaque de l'attaque des espaces libres à intensité maximale. Et je cherche toujours à réduire le temps d'exécution. Je suis maniaque de la vitesse d'exécution. Ce n'est jamais assez vite, jamais assez intense. Et ça, je ne pourrai jamais le changer, que je dirige des hommes ou des jeunes.

«Je reste très ouvert, par contre, a-t-il tenu à préciser. J'ai prouvé que j'étais un gars d'équipe. Si je pouvais me retrouver au sein d'une équipe qui me laisserait une certaine liberté tout en m'emmenant dans une direction un peu différente et dans laquelle je pourrais puiser de nouvelles façons de faire qui m'amélioreraient, ça deviendrait intéressant.»

L'entraîneur des Voltigeurs se réjouit pour le CH de l'embauche de Jacques Martin. «C'est un monsieur de premier plan. Il a beaucoup d'expérience et cette expérience servira une équipe qui compte beaucoup de jeunes. Je ne le connais pas personnellement, mais une chose est certaine: il a vraiment de belles qualités au plan humain. C'est quelqu'un qui semble très honnête, très direct et très organisé, ça se voit dans ses équipes.»

Guy Boucher devrait être fixé d'ici à quelques semaines. Les offres ne manquent pas...