Les deux Alexander, les «tsars» Ovechkin et Semin, sont les figures de proue de la concession des Capitals de Washington, et ils le seront pour longtemps. Mais les Caps ont dans leurs rangs un autre joueur qui va grandement faire parler de lui au cours des prochaines saisons: le Suédois Nicklas Backstrom.

Après avoir connu une saison recrue de 69 points en 2007-08, Backstrom a enchaîné avec une récolte de 88 points cette saison. La guigne de la deuxième année ne l'a pas affecté.

S'il y met «un peu plus d'effort», son vétéran coéquipier Sergei Fedorov le voit franchir le plateau des 100 points dès la saison prochaine ou la suivante.

«Je suis quelque peu surpris de la rapidité de ma progression, admet Backstrom. Pourtant, j'ai trouvé l'adaptation difficile à mon arrivée en Amérique. Le style de jeu, la vitesse, les petites patinoires... On doit réagir plus vite. Mais quand vous avez fait les ajustements, c'est pas mal plus plaisant de jouer dans la Ligue nationale que sur les grandes surfaces européennes.»

Avant lundi, Backstrom dominait la LNH au chapitre des passes en séries, avec neuf. À ses 15 premiers matchs éliminatoires en carrière, il a totalisé 15 points.

Les Capitals ont eu la main heureuse en le réclamant au quatrième rang de la séance de repêchage de 2006, derrière le défenseur Erik Johnson (St. Louis) ainsi que les attaquants Jordan Staal (Pittsburgh) et Jonathan Toews (Chicago). Ils n'ont pas gaspillé le deuxième choix de premier tour qu'ils détenaient cette année-là, en sélectionnant le gardien Simeon Varlamov à la 23e position. Les deux jeunes âgés de 21 ans jouent un rôle important dans les succès de l'équipe en séries.

«J'ai la chance de faire partie d'une très bonne équipe et d'évoluer en compagnie d'excellents joueurs.

Ça me facilite la tâche», ajoute Backstrom, qui avait Peter Forsberg et Mats Sundin comme héros d'enfance dans sa Suède natale.

Backstrom n'est pas Forsberg ni Sundin. Il a son propre style. C'est un joueur de finesse, un passeur hors pair. C'est le seul rapprochement qu'on puisse faire avec Forsberg.

«Il possède une formidable vision périphérique. Il peut transporter la rondelle très bien, en plus d'être fiable dans sa zone. Mais il n'est pas Peter Forsberg, pas du tout», analyse Fedorov.

«Il connaît une belle progression. Il possède tous les atouts pour faire sa marque comme un joueur de premier plan dans la Ligue nationale. On l'utilise en masse, il fait partie de la première vague du jeu de puissance.

«Dès la saison prochaine ou la suivante, a-t-il continué, il pourrait être un joueur de 100 points. Il doit redoubler d'ardeur, ce que les jeunes joueurs ne font pas toujours.»

Fedorov a rappelé qu'à ses débuts dans la ligue, au début des années 1990, les vétérans des Red Wings de Detroit qu'il côtoyait ne cessaient de lui répéter qu'il devait s'entraîner en gymnase.

«Tu es âgé de 20 ans, qu'on me disait, tu dois aller au gymnase et t'amuser, peu importe ce que tu fais au gym. J'ai suivi leur directive. La saison suivante, en 1993-94, j'ai été choisi le joueur par excellence de la Ligue nationale», a-t-il évoqué.

«Disons que ce n'est pas moi qui vais dire à Nicklas d'aller davantage au gymnase, mais j'aimerais qu'il le fasse», a conclu Fedorov, en souriant.