Le Canadien a convié ses hommes à une courte réunion dimanche après-midi. Au lendemain d'une défaite où l'équipe a été surclassée, Bob Gainey estimait qu'il fallait travailler davantage l'état d'esprit de ses troupes que le système de jeu.

Outre quelques joueurs retranchés la veille, l'entraînement en gymnase a été préféré à l'exercice sur glace.

Les rares joueurs que l'équipe a livrés en pâture aux journalistes ont tenu sensiblement le même discours, à savoir que l'équipe devait se limiter à penser à ce troisième match et éviter de voir au-delà de cela.

«On est retard de deux matchs, mais on n'est pas mort, a soutenu Josh Gorges. Une victoire pourrait changer toute la dynamique de la série.

«On doit penser seulement à gagner le match de demain. Tant qu'on n'aura pas subi une quatrième défaite, on sera encore dans le coup.» Cela dit, les vacances pourraient venir bien vite si le Tricolore continue de se montré aussi indiscipliné et qu'il donne aux Bruins la possibilité de porter le coup fatal avec leur avantage numérique.

«On doit se servir de notre tête un peu plus et cesser de prendre des punitions stupides», a dit Roman Hamrlik sans faire de détour.

«Il faut jouer physique, mais il faut le faire intelligemment. Les Bruins jouent du hockey très discipliné et si l'on ne fait pas la même chose en séries, on va en payer le prix.»

Price ou Halak? Gainey n'a pas décidé

Bob Gainey fera part seulement lundi des changements qu'il compte apporter à sa formation. Sa réflexion n'était pas complète à savoir s'il reviendra avec Carey Price ou s'il donnera un premier départ en séries à Jaroslav Halak.

Le jeune Price a perdu ses cinq derniers matchs et présente une moyenne de

3,42 ainsi qu'un taux d'efficacité de ,900 à ses 10 dernières décisions (3-4-3).

Selon la même mesure, Halak a gagné six de ses 10 dernières décisions, affichant dans l'intervalle une moyenne de 2,31 et un taux d'efficacité de ,937.

À défaut de dévoiler l'identité de son gardien, Gainey a confirmé que Francis Bouillon ne serait pas en uniforme pour ce troisième affrontement.

Selon Mathieu Dandenault, Bouillon a aggravé sa blessure samedi soir.

«C'était une situation difficile pour lui car il n'était pas à 100%, a noté Dandenault. On essaie de s'inspirer de lui parce qu'on sait à quel point c'est un guerrier.

«Mais c'était trop difficile pour lui»

Markov n'est «pas capable»

En plus du forfait de Bouillon, on ne doit pas non plus s'attendre au retour d'Andrei Markov.

Le défenseur russe a patiné en compagnie du responsable du conditionnement physique, Scott Livingston, dimanche matin, mais il n'est pas encore prêt à renouer avec la compétition.

«C'est peu probable», a convenu Gainey, qui voudrait voir son quart-arrière prendre part à un exercice complet de l'équipe entre deux matchs avant de le réintégrer dans la formation.

«En ce moment, il n'est pas capable de jouer et d'assister ses coéquipiers.

Il n'est pas capable.»

Rappelons que le Canadien n'a remporté que six matchs sur 25 depuis le lock-out lorsque Markov n'est pas en uniforme.

La séquence actuelle de six matchs sans victoires concorde d'ailleurs avec le soir où Markov est tombé au combat Notons par ailleurs que Robert Lang, vêtu d'un simple survêtement, a lui aussi patiné en solitaire. Mais le vétéran tchèque, aux prises avec une blessure au tendon d'Achille depuis le début du mois de février, est encore loin d'un retour.

Maintenant à la maison

Le troisième match fait figure de match pivot puisqu'il pourrait servir à relancer le Canadien dans cette série.

Un bon début de match, galvanisé par l'appui des partisans du Centre Bell, risque d'être crucial.

«Les amateurs ont fait du bon boulot à Boston et ont agi comme sixième homme pour les Bruins, a observé Tom Kostopoulos.

«Nos fans ont fait cela pour nous toute l'année. Ça pourrait donc nous apporter un certain momentum. Il le faut car on a le dos au mur.» Si le premier match de la série avait laissé au CH l'impression qu'il pouvait tenir tête aux Bruins, l'affrontement de samedi a ramené les pendules à l'heure.

Certains joueurs disent avoir aimé leur début de match, mais Bob Gainey, lui, a rapidement vu une différence par rapport au premier match.

«On était préparés à jouer et l'intention était là, a-t-il d'abord suggéré.

Or, les Bruins donnent peu d'ouvertures et, dès le début du match, j'ai trouvé que notre niveau d'exécution n'était pas là où il devait être.

«Maintenant, on va devoir avoir la force et la conviction qu'on peut aller chercher la victoire.

«Mais cela passe par une meilleure exécution, une meilleure prise de décision et plus de discipline.» Si l'envie de fermer les livres le plus tôt possible ne prend pas le dessus, c'est sûrement ce que les joueurs chercheront à faire.

On saura bientôt à quoi s'en tenir.