Chris Osgood aimerait mieux se contenter de faire sa petite affaire. Toutefois, en tant que gardien numéro un des Red Wings de Detroit, faire sa petite affaire n'est pas une option.

«Tout le monde fait une bien trop grosse histoire avec moi, a dit Osgood mercredi, un peu exaspéré. Je ne suis qu'un joueur dans l'équipe.»

Bien qu'il tente de détourner l'attention, son jeu aura gros à voir avec la tentative des Wings de remporter une deuxième Coupe Stanley d'affilée.

Les chances des Red Wings seront meilleures si Osgood joue comme il l'a fait la saison passée, prouvant ainsi que la dernière saison n'était qu'une erreur de parcours.

L'an dernier, il a maintenu une moyenne de 2,09 en saison et 1,55 en séries. Cette saison, il a affiché sa pire moyenne en carrière à 3,09 et certains ont douté qu'il amorcerait les séries devant le filet des Wings.

La première chance qu'Osgood aura de prouver qu'il fait toujours partie de l'élite de la ligue s'amorcera jeudi, alors que sera disputé à Detroit le premier match de la série face aux Blue Jackets de Columbus.

Est-ce que ça le dérange que certains analystes confèrent l'avantage devant le filet aux Blue Jackets et à leur recrue Steve Mason?

«Qui sont ceux qui font ces prédictions?», a demandé Osgood.

Silence embarrassant.

«Allez-y. Prochaine question.»

La place d'Osgood dans l'histoire fait aussi ressortir sa personnalité irritable.

«Je m'en préoccuperai quand je prendrai ma retraite, a dit le gardien de 37 ans. Ce n'est pas facile de gagner dans cette ligue, sinon tout le monde le ferait. Je ne sais pas combien de gardiens ont joué dans la LNH au cours des 15 saisons que j'y ai passé, mais j'y suis toujours et je suis toujours désiré.

«C'est ce qui compte le plus. Je suis un gagnant. C'est tout ce que je fais.»

Ses 389 victoires en carrière le placent au 10e rang, à égalité avec Dominik Hasek, qui s'est retiré après avoir perdu son poste aux mains d'Osgood la saison dernière. Parmi les gardiens actifs, seuls Curtis Joseph et Martin Brodeur le devancent.

Il a remporté deux coupes Stanley comme partant avec les Wings, en 1998 et 2008, en plus de la gagner en tant que substitut en 1997. Il détient les marques d'équipe pour les victoires (52) et les jeux blancs (12) en séries. Ses 62 victoires en carrière en séries le placent à une de Joseph et trois de Hasek.

«Je connais seulement deux gardiens dans la LNH qui ont remporté trois coupes Stanley. L'un est Martin Brodeur. L'autre, Chris Osgood. C'est tout», a déclaré l'entraîneur-chef des Red Wings, Mike Babcock.

Son coéquipier Kirk Maltby a aussi abordé le sujet.

«Ses chiffres sont aussi bons que ceux de tous les autres gardiens, sauf Brodeur, mais le monde du hockey refuse de lui accorder le crédit qu'il mérite, a-t-il déclaré. Quand il a quitté les Wings, il a aidé (les Blues de) St. Louis et les Islanders de New York à atteindre les séries. Puis, il est revenu et nous a aidés à remporter la coupe.

«C'est peut-être parce que 'Ozzie' est un gars gêné, qui n'aime pas particulièrement se retrouver sous les feux de la rampe.»