Directeur général des Bruins de Boston, Peter Chiarelli a eu la main heureuse lorsqu'il a acquis les services de Mark Recchi et du défenseur Steve Montador à la date limite des transactions en mars dernier.

Montador a consolidé une défense déjà solide autour du géant Zdeno Chara.

Quant à Recchi, il a donné plus d'équilibre, de force de frappe et d'expérience à une attaque qui a terminé au deuxième rang dans la LNH.

Et bien qu'il ait 41 ans et qu'il amorce ses 14es séries éliminatoires à sa 20e saison en carrière, Recchi est loin de se contenter d'un rôle de soutien.

«Mark est notre meilleur attaquant devant le filet depuis qu'il s'est joint à nous. Et ce n'est pas parce que nous n'en avions pas, c'est parce qu'il se donne corps et âme à chacune de ses présences», affirme sans retenue Claude Julien.

L'entraîneur-chef des Bruins ne cache d'ailleurs pas l'admiration qu'il voue à son vétéran. «Il est arrivé ici sans rien exiger. Au contraire. Mark est venu me voir et m'a demandé ce qu'il pouvait faire pour aider l'équipe. Il amène de l'expérience, ce qui est primordial, pour aider nos jeunes joueurs. Mais il apporte surtout des habitudes de travail impressionnantes.

«Il a 41 ans, il a des statistiques qui vont lui assurer une place au Temple de la renommée, il a ses (deux) bagues de la Coupe Stanley. Mais il travaille. Il en veut plus. Il se défonce. Il représente une influence positive dans un vestiaire.

«Comme entraîneur, tu peux exiger un engagement de tes joueurs, rappelle Julien. Tu peux les fouetter. Mais quand c'est un vétéran comme Mark Recchi qui fouette les jeunes en travaillant comme il le fait, c'est mieux encore. Mark donne l'exemple. Le bon exemple.»



Complicité avec Bergeron


Recchi a totalisé 13 buts et 45 points en 62 matchs avec le Lightning de Tampa Bay.

En 18 rencontres avec les Bruins, il a enfilé 10 buts et obtenu 16 points.

Jumelé à Patrice Bergeron, Recchi a permis au joueur de centre québécois de retrouver sa touche et d'améliorer ses statistiques personnelles.

Recchi et Bergeron l'ont d'ailleurs prouvé en récoltant respectivement quatre et trois points dans la victoire en prolongation de 5-4 contre le Canadien, jeudi dernier.

Bergeron a ouvert la marque en profitant d'une belle passe de Recchi et c'est Recchi, avec la complicité de Bergeron, qui a scellé l'issue du match en prolongation.

«Je suis très heureux de profiter de son expérience et de son leadership, dit Bergeron. Avec tout ce qu'il a fait au cours de sa carrière, il impose le respect sur la glace et dans le vestiaire. C'est un gars qui fonce au filet, qui est toujours bien placé, tout en étant responsable sur la glace. Il sait te mettre à l'aise, t'entraîner derrière lui. C'est vraiment une grande acquisition pour nous.»

Avec Bergeron et Chuck Kobasew comme complices, Recchi pourrait se retrouver avec le mandat de freiner son grand copain, Saku Koivu, et les membres du premier trio du Canadien.

Un mandat qui mettra plus de piquant dans un duel qui ne devrait pas en manquer.

«J'ai vécu cette rivalité de l'autre côté, affirme Recchi. Je suis à même de savoir à quel point elle est intense. Mais peu importe le vestiaire où tu es, cette rivalité représente l'essence même de ce qu'est le hockey. Ça donne des matchs durs comme celui de jeudi. Mais ça rend la satisfaction reliée à la victoire encore plus grande.

«Patrice affronte normalement le meilleur trio adverse. Nous n'avons pas toujours été confrontés à eux jeudi, mais si c'est ce qui arrive en séries éliminatoires, ça rendra le défi plus grand encore.»