La rivalité Canadien-Bruins va demeurer sur la glace. Les entraîneurs n'en seront pas des acteurs s'il n'en tient qu'à Bob Gainey qui, en Claude Julien, est confronté à un homologue qu'il a congédié à la barre du Tricolore le 14 janvier 2006.

«C'est notre équipe contre celle des Bruins, a tranché Gainey, mercredi. Je suis un membre du Canadien et Claude s'acquitte de sa tâche pour les Bruins. Ce n'est pas mon équipe ou son équipe, à mon avis. Je suis avec le Canadien et c'est le Canadien qui affronte les Bruins.»

Le risque qu'il y ait des étincelles derrière le banc des équipes serait plus grand si Guy Carbonneau était toujours en poste à Montréal. Julien et Carbonneau avaient déjà eu maille à partir.

Le CH a quitté vers Boston, mercredi, après s'être entraîné dans une atmosphère détendue une dernière fois au complexe sportif de Brossard, un peu plus de 24 heures avant d'amorcer les hostilités contre les Bruins.

«La pause de cinq jours a été bénéfique, a commenté Gainey. Elle nous a permis de retrouver notre souffle et de peaufiner nos stratégies. On sait ce qui nous attend, on est prêt à commencer.»

L'entraîneur a dit que l'équipe aborde la série avec réalisme, sachant qu'elle peut jouer mieux qu'elle l'a fait en saison régulière.

«Ce sont des paroles, on doit maintenant agir, a-t-il enchaîné. Si on peut obtenir un meilleur rendement de quelques joueurs, nous serons plus compétitifs, plus coriaces. On respecte énormément les Bruins. Ils ont connu une excellente saison. On connaît l'importance du défi qu'on a devant nous, un défi qu'on va aborder un match à la fois.»

Gainey a lancé à la blague qu'il aurait préféré se retrouver dans le rôle de favori parce que la saison du Canadien aurait été plus agréable.

Il a dit espérer que les duels épiques du passé entre les deux organisations représentent une source d'inspiration additionnelle pour ses troupiers.

«Vous ne pouvez pas être bon sans de bons adversaires, a-t-il imagé. La rivalité Canadien-Bruins a fait ressortir le meilleur de chacune des équipes à l'occasion de plusieurs matchs et de nombreuses séries au fil des années. Nous sommes au printemps 2009. Il y a des joueurs qui ont changé de camp depuis la saison dernière (Michael Ryder a été engagé par les Bruins et Glen Metropolit se retrouve chez le Canadien). Le nouveau chapitre de l'histoire va être écrit par les joueurs en présence cette saison.»

Gainey a admis que le rendement des unités spécialisées va être un «des trois ou quatre» facteurs décisifs dans le dénouement de la série. Il a aussi ajouté que Carey Price devra être supérieur à Tim Thomas devant le filet et que le groupe de défenseurs devra être l'égal ou meilleur que le groupe de défenseurs des Bruins.

«L'équipe qui va avoir l'avantage dans un match donné va l'emporter. Et l'autre équipe va essayer de rectifier le tir en vue du match suivant.»