Élever son jeu à un niveau qu'il n'a pas été capable d'atteindre cette saison, voilà le défi que s'impose le Canadien pour espérer battre les Bruins de Boston.

Pas étonnant, donc, que le Tricolore se montre humble et qu'il flatte ses adversaires à quelques heures du premier match!

«Les Bruins ont prouvé de façon constante tout au long de la saison qu'ils étaient l'une des meilleures formations de la ligue cette saison, a mentionné Saku Koivu.

«Ils ont tout fait: bonne attaque à cinq, bon jeu de couverture, bon jeu à forces égales. Ils n'ont pas de réelle faiblesse.»

Un chausson avec ça?

«On a beaucoup de respect pour les Bruins et les affronter est un défi qu'on devra relever un match à la fois, a ajouté l'entraîneur Bob Gainey.

«De notre côté, le challenge consiste à atteindre notre plein potentiel en s'assurant que chaque joueur fonctionne à pleine vapeur.»

Comment Gainey décrit-il l'humeur de l'équipe à la veille du premier match?

«On est réaliste, a-t-il répondu. On sait que notre équipe peut mieux jouer, mais ce sont des paroles.

«Maintenant, il faut le faire.»

Semer le doute chez les Bruins


En aucun temps, cette saison, le Canadien n'a vraiment joué au sommet de ses capacités. On a beau essayer de voir comment il pourrait surprendre les Bruins; à quelque part, il faudra que le Tricolore se surprenne lui-même!

«On peut transformer cette saison en excellente année, affirme Koivu. Si on arrive à mettre les éléments en place, personne ne retiendra ce qui s'est passé en saison régulière.»

Surtout que les résultats du calendrier régulier, s'ils ont servi à établir des favoris, ne peuvent plus décider de rien...

«Personne n'a l'air de croire que les Bruins ou les Red Wings de Detroit vont perdre, note encore Koivu. Nous, on veut installer le doute dans l'esprit des Bruins. En remportant un match - ou même deux - à Boston, c'est ce qu'on pourrait arriver à faire.»

Le vétéran Patrice Brisebois, lui, n'en démord pas. On ne peut pas condamner le Tricolore à l'avance car personne ne sait ce qui peut se produire.

«La première année où j'ai joué au Colorado, les quatre équipes les mieux classées dans l'Ouest s'étaient fait sortir au premier tour, se souvient Brisebois.

«Il y a tellement de surprises qui peuvent survenir ! Si les Bruins sont indisciplinés, si notre avantage numérique fonctionne bien ou que Tim Thomas n'est pas dans son assiette, on ne sait jamais ce qui peut arriver...»

Brisebois préféré à Weber

L'an dernier, même après avoir présenté la meilleure attaque massive de la LNH en saison régulière, le Canadien n'avait marqué que trois buts en 33 occasions face aux Bruins.

Cette année, même avec le succès qu'a connu le trio Koivu-Kovalev-Tanguay en fin de saison, l'absence d'Andrei Markov n'est rien pour égayer le portrait.

Devant l'ampleur de la tâche, Gainey a donc choisi d'y aller avec l'expérience et de remettre Brisebois à la pointe lors du premier avantage numérique.

«Nos unités spéciales ont fait l'objet d'une attention quotidienne et constituent l'un des trois ou quatre éléments pouvant nous mener à la victoire, a-t-il souligné.

«Quand l'avantage numérique fonctionne bien, ça décourage l'autre équipe de jouer avec trop d'agressivité. »

Gainey avait jonglé avec l'idée de retrancher Brisebois, mais c'est finalement la recrue Yannick Weber qui sera laissé de côté.

Le jeune Suisse s'y attendait.

«Patrice a de l'expérience et il a connu de bonnes séries l'an dernier, a soutenu Weber.

«Si j'obtiens ma chance, je serai prêt. Je suis déjà heureux d'avoir pu profiter de deux matchs en fin de saison régulière pour me mettre dans le bain.»

Selon la situation, Gainey a précisé que Weber pourrait être en uniforme dès le deuxième match.