Les hockeyeurs cherchent souvent à rapprocher les défis, à y aller une période à la fois, sinon une présence à la fois. Mais pour sa confiance, le gardien Carey Price aborde les séries dans une perspective un peu plus large.

«Ce que j'ai réalisé l'an dernier, c'est que tu n'as rien gagné tant que tu n'as pas gagné le dernier match, a expliqué Price.

«Face aux Bruins, ça s'était étiré à sept matchs et la même chose pourrait survenir cette année. Alors il ne faut pas tirer de conclusion à partir d'une seule rencontre.»

Price a souvent dit qu'il cesserait de s'incomber autant de pression sur les épaules. Il a les mêmes visées à l'approche des séries.

«Je ne gagnerai pas la Coupe Stanley tout seul. Ce n'est pas seulement à moi, mais à toute l'équipe d'élever son jeu. J'ai beau me frustrer et prendre le blâme sur ce qui se passe, il y a 19 autres gars qui partagent aussi la tâche...»

Price admet que la saison a été longue et éreintante. «Parfois, on avait l'impression qu'elle ne finirait jamais», a-t-il même confié.

Dans son cas, elle s'est cependant conclue avec l'attribution de la Coupe Molson.

«Je n'avais pas réalisé que j'avais obtenu autant d'étoiles, a-t-il avoué. Mais ce trophée-là n'a pas une grande importance pour les joueurs.»

Vas-tu recevoir une caisse de bière en cadeau? lui a demandé un journaliste.

«J'espère bien!» a répondu Price.

Tanguay s'implique dans la stratégie

Il n'y a pas eu de changements dans les trios ou les joueurs absents, mardi à l'entraînement.

La seule nouveauté est venue d'Alex Tanguay, qui a fait ce que peu de joueurs ont fait cette saison : lors d'un rassemblement au centre de la patinoire, il est intervenu à la place des entraîneurs pour donner ses commentaires sur la stratégie.

Et quelques instants plus tard, il s'est retrouvé seul au tableau à discuter avec Bob Gainey.

«Quand je suis arrivé avec l'équipe, c'était de nouveaux visages pour moi.

Mais maintenant, je sens que j'ai ma place et c'est plus facile de parler», a indiqué Tanguay, qui intellectualise très bien le hockey.

Selon lui, le Canadien doit miser sur son coup de patin face aux Bruins.

«Notre qualité première, c'est notre vitesse, a-t-il insisté. Les Bruins sont moins rapides que nous, mais ils sont plus gros. Alors si on patine et qu'on les met en position où ils doivent nous accrocher et prendre des punitions, ça pourrait tourner à notre avantage.

«De plus, lorsqu'on défend la zone neutre, on doit les forcer à attaquer par l'extérieur et mettre les Bruins dans notre système de jeu.»

L'attaquant de 29 ans, qui a raté deux mois d'activité en raison d'une blessure à l'épaule, a précisé que c'est Gainey qui lui avait demandé de sauter un tour pour le dernier match régulier.

«Dans un monde idéal, j'aurais eu tout l'été pour me reposer, mais je me sens bien. J'ai hâte que ça commence!»

Latendresse: «On va être dans leur face»

À l'instar de ses coéquipiers, Guillaume Latendresse se dit prêt pour une série robuste face aux Bruins de Boston.

«Notre trio va devoir exercer beaucoup de pression en échec-avant et c'est sûr qu'on va être dans leur face, promet-il. Si les Bruins sont robustes face à nos meilleurs joueurs, on le sera face aux leurs.

«On a aussi le gros Georges pour l'aspect robustesse, mais il reste que c'est en équipe qu'on ne se laissera pas piler sur les pieds.»

Le jeune ailier québécois n'a aucun problème avec l'étiquette de négligé. À la limite, dit-il cela enlève un peu de pression aux joueurs du Canadien.

«Les Bruins ont formé une équipe dominante durant toute l'année. Or, ils savent qu'on les a battus l'an dernier avec sensiblement la même formation. À l'attaque, on a perdu Michael Ryder qui est rendu à Boston, mais il ne jouait même pas en séries l'an passé!»

C'est bien vrai, sauf que les Bruins, eux, ont passablement changé de visage! Non seulement Patrice Bergeron, Mark Recchi et Blake Wheeler ne s'alignaient pas pour les Bruins le printemps dernier, mais d'autres joueurs comme Dennis Wideman et David Krejci ont fait des progrès énormes depuis ce temps-là...