À la pause du match des Étoiles, les Penguins de Pittsburgh étaient au dixième rang de l'Association Est. On cherchait des ailiers à Sidney Crosby, l'équipe se recroquevillait devant le jeu robuste et le poste de l'entraîneur Michel Therrien était en jeu.

Aujourd'hui, les Penguins ressemblent à nouveau à l'équipe redoutable qui a atteint la finale de la Coupe Stanley le printemps dernier.

Le retour au jeu du défenseur Sergei Gonchar, l'arrivée du nouveau coach Dan Bylsma et l'acquisition des ailiers Chris Kunitz et Bill Guerin à la date limite des transactions ont permis aux Penguins d'effectuer un virage à 180 degrés.

«C'est difficile d'isoler un élément plus important que les autres», estime le jeune centre Jordan Staal.

«Gonchar est un joueur étoile qui joue de nombreuses minutes dans un match, Kunitz a déjà marqué de gros buts pour nous et Dan (Bylsma) a implanté un système qui fonctionne.» Sous l'égide de l¹entraîneur recrue, les Penguins ont délaissé la trappe au profit d'un style plus agressif. Ça a vite rapporté des dividendes car ils ont remporté 17 de leurs 24 premiers matchs sous la férule de Bylsma.

«On est une équipe qui patine et en appliquant plus de pression sur l'équipe adverse, on garde une cadence qui force l¹adversaire à commettre des erreurs, explique Sidney Crosby.

«Notre offensive se nourrit des revirements.»

À nouveau prétendants

L'ensemble des changements opérés au sein de la formation sont survenus dans une petite fenêtre de deux semaines.

Le lendemain du retour au jeu de Gonchar, donc le 15 février, le congédiement de Therrien a marqué le coup.

«On était désespéré, on avait besoin de gagner, se souvient Pascal Dupuis.

Et quand il y a eu le changement d¹entraîneur, l'attitude à l¹interne a changé parce qu'on s'est mis soudainement à avoir peur de rater le bateau.» Par la suite, l'acquisition de Kunitz et Guerin, jumelée à l'étonnant renvoi de Miroslav Satan aux ligues mineures, ont permis de remodeler les deux premiers trios offensifs.

Les Penguins ont ainsi pris leur envol, trouvant le meilleur moyen de la saison pour passer en deuxième vitesse. Cela leur permet d¹aborder les séries éliminatoires dans un état d'esprit qui n'est pas si loin de celui qui prévalait à la même date l'an dernier.

«La confiance, c'est de croire au dénouement des choses à venir, explique Dan Bylsma. Ça peut venir par le travail, par les succès passés ou par l'identité que tu as forgé au sein de ton équipe.

«Je crois qu'on a ces trois éléments-là. On a travaillé extrêmement fort pour se replacer dans la course et l'on a acquis une bonne expérience en séries l'an dernier.

«On a toutes les raisons d'être positif à l'égard de notre situation actuelle.» Les Bruins de Boston et les Devils du New Jersey ont eu beau connaître de plus belles saisons qu'eux, il ne faut pas se leurrer : les Penguins sont d'aussi sérieux prétendants à la Coupe Stanley.

«On était dixièmes de l'Association il y a deux mois, rappelle Pascal Dupuis. Quand tu reviens de cette façon-là, peut-être que les équipes ne tiennent pas trop compte de toi.

«Mais en même temps, avec tous les gros noms qu'il y a dans notre équipe, on est difficiles à ignorer!»