Steven MacDonald est un ex-policier en fauteuil roulant qui décerne à chaque année un prix au joueur des Rangers de New York qui s'est le plus dévoué pour son équipe.

Venu présenter son trophée à Ryan Callahan avant le match, M. MacDonald s'est adressé ainsi à la foule: «Les gens de la LNH pensent que notre saison est presque finie. Eh bien, je leur dis: No frickin' way!»

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Et c'est exactement ce que les Rangers ont répété au Canadien durant le match!

Les Blue Shirts se sont approchés à un point du Canadien dans l'Association Est en l'emportant 3-1, mardi. Une victoire aurait assuré au Tricolore sa place en séries, mais il s'est compliqué la vie en ne l'obtenant pas.

«On ne se fera pas de cachette, les Rangers étaient l'équipe la plus désespérée ce soir et, règle générale, c'est l'équipe la plus désespérée qui gagne, a souligné Alex Tanguay.

«Ils n'avaient pas le choix tandis que nous, on a joué comme si ce n'était pas important. C'est ce qui a fait la différence.»

En l'absence d'Andrei Markov et Mathieu Schneider, le Canadien espérait.

Les Rangers, eux, y croyaient. Question de survie.

Une erreur de Price

Chose certaine, ils se sont mis à y croire à partir du moment où Nik Antropov les a lancés en avant 2-1 en début de deuxième période.

Sur cette séquence, Sean Avery est venu faire payer à Carey Price le prix d'une mauvaise sortie derrière son filet. Il a fait dévier sa tentative de dégagement devant la cage abandonnée et Antropov a plongé pour harponner la rondelle dans le filet.

«J'ai mal joué la rondelle car j'aurais dû y aller prudemment et tirer par la bande au lieu de vouloir atteindre mon défenseur», a expliqué Price, qui a fait face à un bombardement de 44 lancers.

À partir de ce but, le reste a été l'affaire des Rangers. À l'instar du jeune gardien, c'est toute son équipe qui a paru ébranlée.

Price a retrouvé tout son aplomb en troisième, y allant de plusieurs arrêts solides, mais le mal était fait.

Surtout que le Canadien, peinant sur la relance de l'attaque, n'arrivait pas à mettre Henrik Lundqvist à l'épreuve.

Une attaque neutralisée

Le trio de Saku Koivu, Alex Kovalev et Alex Tanguay a été tenu en échec pour la première fois depuis que les trois joueurs évoluent ensemble.

On l'a entre autres constaté sur l'attaque à cinq, qui a été complètement neutralisée par le meilleur désavantage numérique de la ligue. En trois supériorités, le Canadien n'a été limité qu'à deux maigres lancers, inscrits coup sur coup par Matt D'Agostini en première.

«Nos unités spéciales n'ont pas fonctionné, a estimé Roman Harmlik. On doit tirer davantage vers le filet et je sais qu'en l'absence de deux de nos meilleurs joueurs, je suis l'un de ceux qui doivent atteindre le filet en avantage numérique.»

Toutefois, ce n'est que quelques secondes après la fin d'une de ces supériorités que Mathieu Dandenault a marqué le seul but des siens.

Il a sauté sur un retour de lancer dans l'enclave pour tromper Lundqvist du revers.

Mais lorsque le trio de Glen Metropolit est celui qui s'illustre au cours d'un match, ce n'est pas bon signe pour le Canadien.

De la pression

Dominé par les Rangers à partir du but d'Antropov, le Canadien a ensuite vu le capitaine Chris Drury inscrire son deuxième but du match en faisant habilement dévier un tir de Markus Naslund.

C'est ce même Drury qui avait ouvert la marque en première.

Brandon Dubinsky et lui ont effectué un échec-avant agressif sur Mike Komisarek, qui a échappé la rondelle.

Drury a trouvé une toute petite ouverture au-dessus de l'épaule de Price.

«Les Rangers excellent à mettre de la pression sur nos défenseurs, a reconnu Price. Dans ce temps-là, ça devient difficile pour nous d'effectuer une bonne première passe.»

De la pression, le Canadien en a maintenant pas mal avec deux matchs à faire. Certes, les Panthers de la Floride pourraient lui sauver la mise en perdant ses deux dernières rencontres, mais le CH aurait tort de compter là-dessus.

Il doit battre les Bruins de Boston, jeudi soir, ou les Penguins de Pittsburgh samedi, sans quoi il laissera sans destinée entre les mains de ses adversaires.

«On est dans la même position qu'avant, je suppose», a laissé tomber Bob Gainey.

«On a encore une chance de récolter des points, mais si l'on veut être une équipe compétitive, il va falloir jouer mieux que ce soir.»