Mark Streit aurait bien voulu affronter le Tricolore, mais une blessure à l'aine le force à déclarer forfait pour un deuxième match de suite.

«Je vais mieux que dans les derniers jours, mais malheureusement pas assez pour affronter le Canadien» a-t-il confié jeudi matin. Qu'à cela ne tienne, la saison de Streit demeure l'un des rares aspects positifs de la saison des Islanders de New York.

L'ancien du Canadien a si bien fait au cours de la campagne que les journalistes de Long Island ont commencé leur cabale afin qu'il soit retenu comme candidat pour le trophée Norris.

Streit est présentement le quatrième marqueur chez les défenseurs de la ligue avec 55 points. Seuls Mike Green (Washington), Andrei Markov (Canadien) et Brian Rafalski (Detroit) le devancent.

De plus, ses 16 buts le placent au cinquième rang parmi les défenseurs du circuit.

Et ce qui est peut-être le plus remarquable, c'est que Streit ait réussi à maintenir un différentiel de +9, ce qui est impressionnant compte tenu de l'équipe médiocre pour laquelle il évolue.

Même si la valeur réelle de cette statistique ne fait pas l'unanimité, son différentiel prouve à tout le moins que Streit est autre chose qu'un spécialiste de l'avantage numérique.

«Ça a toujours été mon but de devenir l'un des meilleurs défenseurs de la ligue, a indiqué Streit. Cette année, j'ai l'impression de m'être établi encore plus en ayant la chance de jouer tous mes matchs dans le rôle de défenseur.

«Les Islanders m'ont donné l'opportunité d'évoluer dans toutes les situations. J'ai eu une bonne saison et j'ai montré ce que j'étais capable de faire à la ligne bleue.»

Une aubaine

Le contrat de 4,1 millions par saison que les Islanders lui ont offert l'été dernier semblait payer Streit bien au-delà de sa valeur.

Mais les observateurs, à l'image du Tricolore l'an dernier, avaient sous-estimé le Suisse de 31 ans. Car aujourd'hui, Streit apparaît comme une aubaine !

Soir après soir, les Islanders maximisent leur investissement en l'employant plus de 25 minutes par match.

Et l'entraîneur-chef Scott Gordon conçoit très bien que Streit puisse être considéré pour le trophée Norris.

«À mon sens, il n'y a pas beaucoup de gars qui ont de meilleures saisons que lui, expliquait récemment Gordon au quotidien Newsday. Surtout qu'il est dans une situation où il ne peut pas se battre pour grand-chose au classement.

«Mais il a joué en disant à toute la ligue: je suis l'un des meilleurs.»

Selon Gordon, Streit se révèle comme un défenseur très consciencieux dans les trois zones qui ne sacrifie pas la défensive au profit de l'attaque.

Mais une statistique cruciale suggère que Streit ne sera pas sacré meilleur défenseur de la ligue cette saison : le trophée Norris n'a jamais été attribué à un défenseur évoluant pour une équipe ayant raté les séries éliminatoires.

Une belle progression

Streit va rater face au Canadien sa septième rencontre depuis la pause du match des Étoiles en raison de blessures.

Mais depuis cette fameuse classique où il a été salué chaleureusement par la foule de Montréal, Streit a haussé son niveau avec huit buts, 20 points et +12 en 23 parties.

Mais le sympathique arrière juge que c'est toute l'équipe des Islanders qui s'est améliorée.

«Lors de nos 40 premiers matchs, c'était difficile pour tout le monde, a-t-il rappelé. On a perdu beaucoup de matchs et plusieurs vétérans, dont Rick DiPietro et Andy Sutton, se sont blessés pour de longues périodes.

«Mais on joue mieux depuis deux mois. L'équipe a fait des progrès et applique mieux le système de jeu.»

Les Mondiaux dans sa cour

Dans dix jours, la saison des Islanders sera terminée. La pression sera forte pour que Streit aille rejoindre l'équipe de la Suisse aux Championnats du monde.

«Tout le monde en Suisse veut que je joue, surtout que les Mondiaux sont présentés à Berne, qui est ma ville natale.

« Mais si je joue, il va falloir que je sois à 100% et que je me sente bien, a confié Streit.

« Je vais m'asseoir avec (le directeur général) Garth Snow dans environ une semaine et l'on va en discuter. Mais nous n'en sommes pas encore là pour l'instant.»