L'an dernier, le Franco-Manitobain Jonathan Toews n'avait pu affronter le Canadien lors de la visite des Blackhawks de Chicago en raison d'une blessure à un genou.

Mais cette fois-ci, il n'allait pas rater le rendez-vous!

«J'ai un cousin, un oncle et plusieurs autres membres de la famille qui vont descendre de la Beauce pour assister au match», a raconté Toews, dont la parenté a renié son allégeance au Canadien après que Jonathan eut été repêché par les Hawks.

Mais l'allégeance aux racines françaises demeure.

Sa mère, Andrée Gilbert - qui est originaire de Sainte-Marie - a même appelé le Réseau des Sports pour s'assurer que les commentateurs allaient prononcer le nom de son fils à la française durant le match!

«Quand j'étais petit, j'ai toujours été à l'école en français, raconte la jeune vedette des Hawks. C'était important pour moi. En plus, je passais tous mes étés au Québec.

«C'est un privilège pour moi d'être capable de parler français et c'est quelque chose dont je suis fier.»

Mais il n'y a pas que ses origines dont Toews puisse être fier. Ce qu'il accomplit sur la patinoire est pas mal non plus!

Après avoir mené les recrues de la LNH avec 24 buts l'an dernier, il en a déjà marqué 30 cette saison. Le jeune centre a entre autres inscrit son premier tour du chapeau le 27 février face aux Penguins de Pittsburgh.

En outre, les 63 points qu'il revendiquait avant d'affronter le Canadien constituent une belle progression par rapport à son total de 54 points de l'an passé.

Un jeune capitaine

Les fans des Blackhawks ont plébiscité Toews en l'envoyant à Montréal en janvier dernier à l'occasion du match des Étoiles. Pourtant, son début de saison ne laissait présager rien de tout cela.

Limité à sept mentions d'aide à ses 12 premiers matchs, on était en droit de se demander si le choix de première ronde des Hawks (troisième au total) au repêchage de 2006 n'était pas atteint de la guigne de la deuxième année.

«J'avais l'impression qu'il y avait beaucoup de pression sur moi, je venais d'être nommé capitaine, se souvient Toews.

«Passer 12 matchs sans compter, c'est quelque chose qui ne m'était jamais arrivé. En plus, ça a été les 12 premiers matchs de la saison, ce qui a rendu ça plus difficile.

«Mais j'ai appris à me concentrer seulement sur ma performance et ma préparation, et ça a débloqué.»

Un émule de Sakic

Au fil de la saison, mentionne l'entraîneur des Hawks, Joel Quenneville, Toews a mûri et grandi à travers le rôle de capitaine.

«Un peu comme Joe Sakic, il mène par sa simple façon d'être», observe Quenneville, qui a été à la barre de l'Avalanche du Colorado de 2004 à 2008.

À l'époque où Quenneville évoluait pour les Whalers de Hartford, c'est un jeune joueur du nom de Ron Francis qui était le capitaine de la formation.

Mais Francis n'était pas aussi précoce que l'a été Toews. Ce dernier a hérité du «C » en juillet dernier à l'âge de 20 ans.

Seuls Sidney Crosby et Vincent Lecavalier ont reçu le titre de capitaine plus jeunes que Toews, soit à l'âge de 19 ans.

«C'est spécial d'être devenu à mon âge, surtout au sein d'une des six équipes originales, confie Toews. Sachant que je peux aider l'équipe à ramener l'équipe en séries, je pense que tout le monde est excité.»

Et il y a de quoi. Après avoir été écarté des séries depuis la saison 2001-2002, les jeunes Hawks sont en pleine ascension. Leur participation aux séries, à défaut d'être mathématiquement confirmée, ne fait aucun doute.

Chicago vibre

Pour la première fois depuis longtemps, Chicago vibre pour les Hawks. On n'avait pas vu cela depuis les beaux jours de Jeremy Roenick, Ed Belfour et Chris Chelios.

«L'an passé, à ma saison recrue, le United Center n'était pas plein et il n'y avait pas beaucoup d'ambiance, se souvient Toews. Mais tout le monde nous disait de continuer à jouer comme on le faisait et les gens reviendraient.

«Et en effet, je ne peux pas croire à quel point ça a changé en un an. Maintenant, on se sent importants dans la ville. On parle de l'équipe et l'on voit plus de casquettes des Blackhawks aux côtés de celles des Cubs.

«C'est beaucoup plus facile de jouer chez nous en sachant que 22 000 personnes vont venir. Ça nous aide, ça nous donne de l'énergie.»