Alex Kovalev ne peut promettre que le Canadien accèdera aux séries éliminatoires comme l'avait fait Mark Messier en 1994, propulsant du coup les Rangers de New York vers la Coupe Stanley.

«Après un match comme celui de ce soir, ce serait bien difficile de faire une telle prédiction», a lancé Kovalev en rappelant la promesse de son ancien capitaine. Et comment!

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Battu 5-2 par Toronto, le Canadien a été lamentable. Il a laissé les Leafs prendre les devants 4-0 pour finalement encaisser une cinquième défaite de suite.

C'est la première fois que le Tricolore traverse une séquence aussi noire depuis deux ans. Soit depuis le mois de février 2007. Est-il besoin de rappeler que cette séquence avait ouvert la voie à une exclusion du Canadien des séries? De fait, des partisans désabusés se sont mis à hurler des «No Habs No!» en quittant leur loge corporative plus d'une heure après la rencontre.

De la façon dont le Canadien joue, le spectre d'une exclusion lui pend encore au-dessus de la tête.

«Je ne peux accepter cette idée. Cinq mois de vacances, c'est interminable», a lancé Alex Kovalev, qui garde malgré tout confiance.

«J'ai confiance en mes moyens, mais je suis inquiet quand je regarde l'ensemble de ce qui nous guette. La situation est critique. Il n'est toutefois pas question de baisser les bras. Je ne suis pas un lâcheur et je crois en cette équipe. On a besoin de se regrouper, mais avant toute chose, on doit oublier le match de ce soir le plus vite possible », a assuré Kovalev après la rencontre.

Dans les nuages ou sur la patinoire?

Comment?

«Je pourrais me glisser aux commandes de mon avion, ou aller me cacher au fond d'une grotte pour faire le vide et réfléchir à tout ça. Je ne sais pas ce que je ferai, mais je ferai quelque chose de spécial», a assuré Kovalev.

Bob Gainey changera peut-être ses plans.

Car pendant que Kovalev donnait un aperçu de ses projets dominicaux, Bob Gainey les contrecarrait en indiquant que les joueurs qui venaient de disputer un mauvais match seraient convoqués à son bureau.

Alex Kovalev fait partie de ce groupe.

Et parce que la file d'attente risque d'être longue, il passera peut-être plus de temps au Centre d'entraînement de Brossard qu'aux commandes de son avion.

«Vous avez raison de dire que ça va mal. Je pensais avoir tout enduré il y a deux ans, mais franchement, c'est vraiment difficile en ce moment. Je dois en faire plus, c'est évident. Mais en même temps, tu veux que je fasse quoi? Que je déjoue cinq adversaires pour ensuite marquer un but? C'est impossible à faire. Je dois mieux jouer, et je crois toujours que je peux faire la différence. Et je ferai tout ce que je pourrai pour que nous atteignions les séries», a défilé Kovalev, qui a été limité à deux tirs et qui a complété le match avec un rendement de -2.

À l'image de Kovalev, Saku Koivu n'en menait pas large devant les journalistes. Il a même protesté lorsqu'on lui a demandé si le Canadien formait une équipe assez bonne pour accéder aux séries. «Voyons! Que puis-je répondre à ça? Oui, nous formons une bonne équipe, mais en ce moment, nous ne gagnons pas et ne jouons pas assez bien pour gagner.»

Domination gênante

Exception faite d'une séquence d'un peu plus de sept minutes, en fin de deuxième, alors que Maxim Lapierre a marqué deux buts pour raviver de minces espoirs, le Canadien a été dominé dans tous les aspects importants du jeu.

Battus de vitesse, battus de combativité, battus par ses partisans qui les ont hués à pleins poumons, les joueurs du Canadien semblaient vraiment dépassés.

De fait, ils doivent au seul écrasement des Panthers de la Floride, victimes de trois buts dans les trois dernières minutes du match qui les opposaient à Columbus, le fait de se réveiller ce matin encore en séries. Ils ont un petit point d'avance sur les Panthers.

Mais la bonne s'arrête là. Car devant le Canadien, les Rangers de New York et les Hurricanes de la Caroline ont ajouté deux points à leur avance sur le Tricolore.