Quatrième défaite de suite pour Bob Gainey, les quatre encaissées contre des équipes qui, de surcroît, présentaient un moins bon dossier que le Canadien: les Rangers, les Islanders, les Sénateurs et les Hurricanes.

Carey Price qui n'arrête plus rien. Hier, en première, quatre buts d'alloués sur quinze tirs, le beau Carey, et quatre buts au moins d'alloués dans un match pour une 13e fois cette saison. J'espère que Gainey arrêtera de se poser des questions. Ça me semble clair, le Slovaque Halak se doit de participer à la plupart des onze matches qui restent à disputer avant la fin du calendrier.En cinq rencontres en près de deux semaines, Gainey qui a reproché à Carbo de diriger une équipe désorganisée autant dans son territoire, en zone neutre qu'en zone adverse, n'a donc pas réussi avec l'aide de Lever, le deuxième petit Mozart semble-t-il, à redresser la barque de quelque façon que ce soit.

Avant la rencontre d'hier, en quatre matches, au chapitre des revirements seulement, le Canadien en avait alloué presque deux fois plus sous Gainey et Lever (79-48) qu'au cours des quatre dernières rencontres dirigées par Carbo.

Entre le Canadien de Carbo et le Canadien de Gainey, c'est du pareil au même, dites-vous. Faux. C'est pire. Si les joueurs du Canadien démontrent un petit peu plus d'intensité au jeu sous Gainey, leur éternelle indiscipline, ajoutée aux balbutiements en défense des Schneider, Brisebois, Komisarek, (mon Dieu Komisarek ! se peut-il que Lucic des Bruins en début de saison l'ait sonné à ce point ?) et Markov font du Canadien une équipe encore plus désorganisée qu'elle l'était.

Et avec ce jeu de puissance qui ne va plus nulle part, 0 en quatre hier, aussi bien dire que le gros navire bleu-blanc-rouge du Canadien tangue en masse.

En parlant du jeu d'impuissance du Canadien, que faisait Latendresse, le meilleur du Canadien avec deux buts, hier, bien assis sur le bout du banc alors que le Canadien profitait d'un surnombre de deux joueurs ? Kovi a-t-il suivi Gainey, là-dessus ?

Tant qu'à parler des vraies choses, quelqu'un quelque part va-t-il dire à Koivu de demeurer à la maison pour une couple de matches ?

Koivu n'avance plus. Pire, il est incapable de remporter les mises au jeu importantes. Et puis, quand il joue, les chiffres en témoignent, son aura, c'est triste à dire, semble se propager partout et ça se traduit la plupart du temps par une défaite. Malsain, nous indiquent clairement les chiffres.

Gainey va-t-il enfin se lever et dire c'en est assez, Saku, «je vois de la fatigue dans tes yeux», prends une bonne semaine de repos.

Et que vivement on redonne le «C» à Kovi.

Qu'on ramène Sergei. Et laissons notre quintette russe (l'Artiste en vaut deux !) insuffler une énergie nouvelle à cette équipe à plat et amusons-nous à les regarder nous conduire tout droit en séries.

Mais pour agir ainsi, ça prend des couilles. Et quand il est question de Saku, des couilles Gainey il n'en a pas. Il en a eu pour limoger Carbo des couilles, mais pas pour mettre Saku au pas.

Fou, dites-vous ?

Fou mets-en, mais c'est comme ça.

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«Un jour, la vérité va sortir», a dit un Carbo très digne, mercredi.

Quand Carbo ajoute que c'est maintenant à Bob de déceler les pommes pourries au sein de l'équipe, il affirme par ricochet qu'effectivement il y a dans cette équipe quelques pommes pourries. Mais ça, on le savait. Et Gainey le savait aussi. Pour déceler ces joueurs qui contaminent tout autour d'eux, Gainey n'aura donc pas à chercher bien longtemps.

Carbo : «Onze joueurs vont devenir agents libres sans compensation à la fin de la saison. S'ils sont capables de trouver quelques pommes pourries là-dedans, ce sera le temps de s'en débarrasser.»

Et bang ! Dans les gencives.

Cela veut donc dire que Carbo a dirigé une équipe au sein de laquelle il se trouve au moins un ou deux joueurs, peut-être même trois, qui, par leur attitude, leur éternel mécontentement, leur égoïsme, nuisent au bon fonctionnement de l'équipe. Un, deux, peut-être même trois joueurs qui par leur attitude alourdissent l'atmosphère, sapent l'esprit d'équipe et tirent toute forme d'énergie vers le bas. Pour tout entraîneur, tolérer de tels joueurs est un non-sens.

Vous voulez savoir, avec le Canadien, le seul faux pas de Carbo, il se situe à ce niveau-là.

Si Carbo avait dit à Gainey que Koivu, en guise d'exemple, chiffres à l'appui, nuisait plus à l'équipe qu'il l'aidait, il n'avait qu'à tenir son bout et qu'à insister pour qu'on lui enlève son titre de capitaine.

C'était à Carbo de mettre son poste en jeu. Rien de moins.

Un jour la vérité va sortir, a donc dit Carbo. Si j'étais sur le beat du Canadien, afin de découvrir la vérité cachée, c'est tout droit en direction de cette piste-là que je me dirigerais.

Carbo sait trop bien à quel point un capitaine rassembleur, aimé et respecté de ses coéquipiers, tous sports d'équipe confondus, est l'élément majeur, l'atout essentiel, le facteur primordial au bon fonctionnement d'une équipe.

Chiffres à l'appui encore une fois, que Carbo n'ait pas fait l'impossible pour mettre le «C» sur le chandail de Kovalev m'étonne et me désole au plus haut point.

Depuis le 15 janvier, depuis le retour au jeu de Saku, le Canadien a remporté neuf victoires, subi 15 défaites, dont trois en prolongation...

Allô.

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Pat Burns en a poussé une superbe, hier.

Commentant le congédiement de Guy Carbonneau, Burns a raconté la fois où les Leafs lui ont dit merci beaucoup Pat, c'est fini.

«Mais moi, contrairement à Carbo, je l'avais vu venir un peu. Cliff Fletcher, le DG, n'avait plus tout à fait la même attitude et il devenait de plus en plus distant. Et son assistant, en me croisant, me donnait toujours une petite tape d'encouragement. Je sentais que quelque chose de pas très bon se tramait dans mon dos. Quand Fletcher m'a remercié, il était dévasté. J'ai alors compris que cette décision n'était pas la sienne mais celle du propriétaire de l'équipe. Ça été dur à prendre. Mais encore plus difficile à avaler quand j'ai su quelque temps plus tard que c'était la femme du propriétaire qui avait incité son mari à me mettre à la porte.»

La morale de l'histoire ?

Qu'entends-je ? Les femmes devraient s'occuper des petits et s'évertuer à tenir la maison propre au lieu de s'immiscer dans des décisions d'hockey aussi importantes?

Come on.

Non, au hockey comme dans la vie, entretenir de mauvaises relations avec la femme du boss ne peut être qu'une source profonde d'ennuis, c'est plutôt ça la morale

Quand Pat Burns l'a compris, il était trop tard...