Martin Brodeur n'a pas comme seul objectif de battre le record de Patrick Roy du plus grand nombre de victoires en carrière pour un gardien de but dans la LNH. Cet objectif va encore plus loin.

Le gardien des Devils du New Jersey souhaite en effet récolter suffisamment de victoires pour que son record soit presque hors de portée des jeunes qui patinent aujourd'hui sur des étangs ou dans des arénas avec leurs pères ou au sein d'équipes junior.

Brodeur, qui a égalé la marque de Patrick Roy lors d'une soirée de rêve, samedi, dans sa ville natale de Montréal, aura l'occasion de briser le record de 551 gains mardi, lorsque les Devils seront les hôtes des Blackhawks de Chicago.

«Lorsque les gens consultent les statistiques aujourd'hui, a expliqué le gardien lundi, ils voient que deux gardiens ont atteint les 551 victoires. Il n'y en aura plus qu'un seul à 552, ensuite ce sera 553. Je vais continuer à tenter de mettre la barre aussi haut que possible.»

Brodeur n'a pas de chiffre précis en tête. Lorsqu'il sera le nouveau recordman, le plateau des 600 gains sera la prochaine grosse étape mais cela ne constitue pas son objectif.

Il reste encore trois ans à écouler au contrat du gardien de 36 ans et il entend honorer cette entente.

Jusqu'à ce qu'il subisse une déchirure au biceps près du coude gauche au mois de novembre et qu'il soit sur la touche pendant près de quatre mois, le hockeyeur originaire de Saint-Léonard avait récolté au moins 37 victoires depuis 1996-97, excluant l'année du lock-out.

Si Brodeur répète cet exploit lors de chacune des trois dernières années de son contrat, il comptera environ 675 victoires à la fin de son contrat.

Le quadruple vainqueur du trophée Vézina précise que le fait qu'il n'y ait plus de verdicts nuls dans la LNH lui a permis de rejoindre Roy un peu plus tôt. À leur tour, de jeunes gardiens pourraient bénéficier de ce changement pour le rejoindre.

«Les gars devront jouer beaucoup, a noté Brodeur. Est-ce qu'ils pourront jouer autant, et est-ce que les clubs vont les laisser tranquilles pendant 15 ans et leur dire 'Tu peux aller sur la glace quand tu veux'? Si oui, alors ils pourraient peut-être s'approcher du record.»

Brodeur est d'avis que cette marque est la plus significative de toutes pour les gardiens de but.

«Ce qui est important en bout de ligne c'est la victoire. Ce n'est pas seulement le gardien qui compte, c'est toute l'équipe.»

Les Devils ont pris congé dimanche, tout comme Brodeur. Selon ce dernier, la pression qui a accompagné l'obtention de sa 551e victoire, samedi, l'a fatigué plus qu'il ne s'y attendait.

Le gardien de Saint-Léonard a souligné qu'il avait apprécié l'ovation debout que lui a réservée la foule du centre Bell à l'issue de la rencontre.

«J'ai hâte de m'attaquer à d'autres défis mais pour l'instant savoure tous les instants qui passent, a ajouté Brodeur. Il faut apprécier ce que l'on accomplit ou ce que l'on s'apprête à accomplir. Il faut pouvoir vivre ces moments. Il ne faut pas avoir de regrets et se dire un jour qu'on aurait dû l'apprécier davantage.»

Brodeur n'aimerait rien de mieux que de surpasser la marque de Roy au New Jersey, d'autant plus qu'il a atteint la plupart des jalons importants de sa carrière de 15 saisons à l'étranger.

«Il y a une fierté à faire partie d'une équipe et de s'engager envers l'organisation et envers les amateurs. Cela n'a jamais été un secret dans mon cas: j'adore être au New Jersey. Le succès que connaît l'organisation, je le récolte moi aussi.»