Idole de jeunesse; meilleur gardien de son époque; plus grand gardien de l'histoire; les commentaires élogieux à l'endroit de Martin Brodeur résonnaient aux quatre coins du vestiaire du Canadien après l'entraînement de vendredi.

Des éloges toujours suivis d'un bémol: «j'espère que l'histoire ne se jouera pas ici pour lui samedi», a lancé en riant Patrice Brisebois en reprenant pour la cause le slogan adopté par le Canadien dans le cadre de son année du centenaire.

«Martin Brodeur a été une idole de jeunesse pour moi et certainement pour une très grande majorité des gardiens qui ont grandi en le regardant devant le filet des Devils», a lancé Carey Price.

«Ça prend un gardien spécial, mais aussi une personne spéciale pour arriver à faire tout ce qu'il a accompli. Surtout que sa carrière est loin d'être terminée. Être aussi bon que Martin Brodeur et l'être sur une aussi longue période, ce n'est pas le fruit du hasard. Il n'y a pas grand monde capable de faire ça, mais Martin Brodeur est du groupe», a ajouté Price.

Halak dans la mêlée

En dépit de ses solides performances au cours des derniers matchs, c'est du bout du banc que Carey Price suivra ce match historique. Car après avoir disputé les cinq dernières rencontres du Tricolore, Price cédera sa place à Jaroslav Halak samedi soir.

Le gardien slovaque était sur une très belle lancée avant d'être foudroyé par un virus qui l'a chassé du filet le 4 mars dernier. Ses performances lui ont valu d'être élu joueur du mois de février, mais ce titre n'a pu faire contrepoids aux performances de Price lors des derniers matchs.

Il sera intéressant de voir si le défi de retarder le passage de Martin Brodeur à l'histoire servira la cause de Halak et du Canadien.

Une chose est certaine, le Tricolore devra jouer mieux qu'il ne l'a fait jeudi s'il veut aider la cause de son gardien.

«Il se disait pas mal de mots de quatre lettre après le match de jeudi. On a soutiré un point, mais on en a aussi gaspillé un en perdant contre la pire équipe de la LNH, une équipe contre qui on devait gagner», a lancé Christopher Higgins au lendemain de la défaite de 4-3, en prolongation, aux mains des Islanders de New York.

Malgré la défaite, Higgins et ses coéquipiers n'ont pas eu à trimer dur à l'entraînement vendredi.

Après avoir laissé les défenseurs travailler avec Bob Gainey et Doug Jarvis pendant 15 minutes, les autres joueurs les ont rejoints pour un petit entrainement de moins de 30 minutes.

«On est revenu à la base vraiment. Des sorties de territoire par la bande, par les baies vitrées. Des sorties de base afin d'éviter les revirements. Ça ressemblait à un entrainement d'équipe d'école secondaire, mais des fois ce sont les jeux les plus simples qui sont les plus efficaces», a indiqué Higgins.

Un défi nommé Brodeur

Quant au défi que représente Martin Brodeur, le fougueux attaquant a reconnu que ce n'était pas la meilleure nouvelle de la semaine.

En 54 matchs disputés en carrière contre le Canadien, Martin Brodeur a remporté 34 victoires, dont huit par jeu blanc. Il n'a subi que 15 revers et a fait match nul à cinq reprises. Il affiche une moyenne de 1,80 but accordé par match.

«Disons qu'il a souvent eu le dessus sur nous. Si on veut se donner une chance, il faudra s'assurer de l'empêcher de voir la rondelle», a analysé Higgins qui a admis s'être fait voler des buts ici et là par Martin Brodeur.

«Mais j'ai aussi ma part de succès contre lui. Espérons que ça se poursuivra samedi», a lancé le jeune Américain qui revendique quatre buts et huit points en 12 matchs face à Brodeur.

Martin Brodeur prendra part à une rencontre de presse samedi matin à 10 h 45, au Centre Bell, afin de répondre aux nombreuses demandes d'entrevues reliées à l'exploit qu'il est sur le point de réaliser.

À moins qu'il ne change d'idée à la dernière minute, Patrick Roy devrait être présent lors de ce match afin de voir Brodeur égaler sa marque en cas de victoire aux dépens du Canadien.