Le 1er novembre, lorsqu'il a laissé filer une avance de 4-1 après deux périodes pour encaisser un revers de 5-4 aux mains du Canadien, le monde de Yann Danis s'est écroulé.

«Je vais me souvenir longtemps de ce match», avait-il confié après la rencontre, sa première dans l'uniforme des Islanders, sa première dans la LNH en près de deux ans, soit depuis qu'il avait quitté Montréal pour mettre le cap sur Hamilton et sur la Ligue américaine.

Joint mercredi par La Presse, Danis s'est esclaffé lorsqu'on lui a demandé s'il avait oublié cet épisode noir de la saison.

«Je m'en souviens encore, c'est évident. J'ai ruminé cette défaite seul dans mon coin pendant quelques jours, mais honnêtement, ça ne m'a pas affecté autant que tu peux le croire. Je suis vite passé à autre chose», a poursuivi le gardien originaire de Saint-Jérôme.

Les Islanders, eux, ont mis du temps à oublier ce revers. Car après avoir confiné Danis au bout du banc pendant huit matchs, ils l'ont renvoyé dans les mineures pour cinq autres parties.

Après son rappel, il n'a disputé que deux des 19 matchs de son équipe. Il a subi un revers et est venu en relève dans le cadre d'une autre défaite.

Mais il en fallait plus pour éteindre la passion de Yann Danis, qui a fait mentir ceux qui croyaient que sa défaite du 1er novembre dernier sonnerait le glas de sa carrière dans la LNH.

Profitant de l'absence de Rick DiPietro pour obtenir une chance de se racheter, Danis ne l'a pas ratée. Non seulement sera-t-il devant la cage des Islanders au Centre Bell, jeudi soir, pour venger son échec du début de saison, mais il s'agira pour lui d'un 19e départ lors des 26 dernières rencontres des Islanders.

«Ma carrière a été marquée de moments difficiles. Il faut croire que mes deux années avec le club-école du Canadien m'ont aidé à me faire une carapace. Car en dépit de cette défaite, j'ai toujours cru que j'étais de calibre pour jouer régulièrement dans la LNH. Je me suis accroché et les choses rapportent aujourd'hui», a indiqué Danis.

Une affaire de confiance

Ses statistiques sont là pour le prouver. Car même s'il joue avec un club de deuxième ordre qui est en plus miné par les blessures, Danis présente un dossier de huit victoires (deux jeux blancs), 10 revers et deux autres défaites en prolongation ou fusillade.

Sa moyenne de 2,44 buts accordés par match est solide considérant les circonstances, et son taux d'efficacité de 92,6 % est une source de grande fierté.

«Je dois dire que les choses vont bien, c'est vrai. En jouant souvent, j'ai retrouvé ma confiance, mais les gars jouent aussi beaucoup mieux devant moi depuis quelques rencontres. Cela aide énormément», a assuré le Québécois âgé de 27 ans.

Les Islanders ont d'ailleurs complété une série de quatre victoires en cinq matchs en surprenant Martin Brodeur et les Devils du New Jersey 7-3 samedi dernier.

Heureux d'avoir la chance d'affronter une fois encore le Canadien et de renouer avec le Centre Bell, Danis a conclu l'entretien avec La Presse en donnant une autre indication de sa force de caractère.

«Je ne me laisserai pas déconcentrer par le match du 1er novembre. D'ailleurs, je dois avouer que lors de mon dernier match à Montréal, qui a aussi été mon dernier avec le Canadien dans la LNH, ça avait plutôt mal été. On affrontait les Capitals de Washington et j'avais été retiré de la rencontre après quelques mauvais buts. Mais ça aussi, c'est tout oublié», a conclu Danis en riant.

Battus 3-2 en tirs de barrage mardi, à Toronto, les Islanders se sont entrainés au Centre Bell en après-midi mercredi.