Don Lever ne cache pas que le poste d'entraîneur du Canadien l'intéresse grandement. L'ancien entraîneur des Bulldogs de Hamilton possède l'avantage de bien connaître les jeunes joueurs de l'organisation, qui n'ont d'ailleurs que de bons mots à son endroit. Il part toutefois avec deux prises contre lui parce qu'il ne maîtrise pas la langue française et qu'il ne possède aucune expérience dans la LNH, deux critères essentiels aux yeux du directeur général Bob Gainey.

Lever, âgé de 56 ans, est unilingue anglophone et, même s'il a agi pendant 14 saisons comme adjoint à l'entraîneur dans la LNH principalement chez les Sabres de Buffalo et les Blues de St. Louis, il n'a jamais été le seul maître à bord.

«Je croyais être prêt il y a 20 ans!», a-t-il lancé, mercredi, quand on lui a demandé s'il estimait être prêt à diriger dans la LNH.

«C'est mon rêve que d'être entraîneur dans la Ligue nationale un jour, a-t-il renchéri. Il y a sûrement une centaine d'hommes qui souhaiteront diriger le Canadien.»

Lever s'inspire du cheminement de Bruce Broudreau, qui s'est retrouvé à la barre des Capitals de Washington, la saison dernière, après avoir dirigé plusieurs jeunes espoirs au sein de l'équipe-école.

D'ailleurs, il a répondu avec humour à la question s'il estimait être avantagé du fait qu'il connaît bien l'organisation et plusieurs jeunes espoirs.

«Bien sûr que oui», a-t-il lancé.

Interrogé plus tard, Gainey a établi que le prochain entraîneur de l'équipe devrait préférablement être bilingue et expérimenté. Ajoutant que Guy Carbonneau répondait parfaitement aux exigences du poste à Montréal, il a précisé que l'expérience sera le critère inscrit au sommet de la liste, au moment d'engager un nouvel entraîneur.

«Pour un entraîneur, Montréal n'est pas le meilleur endroit afin d'acquérir de l'expérience, a-t-il constaté. Personnellement, j'ai fait mes classes à Minneapolis, au Minnesota, où le hockey est moins scruté à la loupe. On pouvait commettre des erreurs et ça passait inaperçu. Ce n'est pas le cas ici.»

Gainey a coupé court aux questions ayant trait à la succession de Carbonneau, en mentionnant qu'il agit actuellement à titre d'entraîneur de l'équipe.

«Je suis en poste et vous pouvez me poser des questions en français et en anglais», a-t-il tranché.

Le grand frère

En attendant qu'on clarifie son statut à la conclusion de la saison, Lever n'a qu'une chose en tête: seconder Gainey, Kirk Muller et Doug Jarvis.

«Je m'amène ici dans des circonstances difficiles. Mais dès qu'on vous offre la chance d'oeuvrer dans la Ligue nationale, vous ne devez pas la laisser passer. Je suis très heureux d'être ici. Bob m'a demandé de venir. On va voir par la suite. Pour moi, uniquement que de faire partie de cette prestigieuse organisation, c'est un sentiment indescriptible.»

Lever a comme principale tâche d'agir comme le «grand frère» des jeunes qu'il a eus sous ses ordres à Hamilton.

«Les jeunes sont très à l'aise avec moi. Je suis là pour leur apporter du soutien, leur donner des tapes d'encouragement dans le dos. Ils doivent croire en eux, avoir confiance. Je sais que les erreurs sont amplifiées dans cette ville, plus que n'importe où ailleurs. Il y a beaucoup d'entraîneurs ici.»

Le jeune défenseur Ryan O'Byrne a souligné, mercredi, combien Lever l'avait aidé dans sa progression dans la Ligue américaine. Il a argué qu'il peut l'aider tout autant à s'établir dans la LNH.

Lever prend rapidement du galon, en tout cas. Après avoir suivi les deux premières périodes du match de mardi des tribunes, Gainey l'a invité à ses côtés derrière le banc pour la troisième période. Il ne s'est pas contenté d'un rôle d'observateur.