En l'emportant 3-1 face aux Stars de Dallas, dimanche, le Canadien a évité plusieurs choses.

Il a d'abord évité une dégringolade au classement. Une défaite, conjuguée aux victoires des Penguins et des Rangers plus tôt dans la journée, l'aurait relégué au huitième rang de l'Assocation Est.En remportant une troisième victoire à l'étranger à ses 15 derniers matchs sur la route, il a donc pu maintenir sa cinquième place dans l'Est.

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Le Tricolore a aussi évité ce qui aurait pu être une débâcle en première période. Il s'est rendu coupable de neuf punitions mineures dans ce seul premier vingt, et a concédé aux Stars trois supériorités numériques de deux hommes dans les 24 premières minutes du match.

Ils n'en ont profité qu'une fois, lorsque Loui Eriksson a ouvert la marque avec son 32e de la saison. Le reste de la soirée, les Stars ont fait connaissance avec Tomas Plekanec, qui a été excellent à court d¹un homme.

«Écouler toutes ces punitions a fini par faire tourner le vent en notre faveur», a noté Carey Price, qui a été étincelant dans un deuxième match de suite.

«Cette première période nous a permis de travailler notre jeu défensif», a ironisé Alex Kovalev, auteur du but vainqueur en deuxième.

Les Stars ont raté une panoplie de chances de marquer. Mike Ribeiro, entre autres, a raté quelques filets ouverts.

«On a été incapables d'augmenter notre avance en profitant de nos chances sur l'attaque à cinq. Le Canadien, lui, a été en mesure de survivre à sa première période», a résumé Ribeiro, qui a vu son club perdre un sixième match de suite à Dallas - du jamais vu depuis que la franchise a déménagé au Texas.

La domination des Stars ne faisait pourtant aucun doute en début de rencontre. Leur échec-avant mettait beaucoup de pression sur les défenseurs du Canadien.

Menés par le bouillant Steve Ott, les Stars initiaient le contact, remportaient leurs batailles à un contre un, et forçaient le Tricolore à écoper de punitions.

Gregory Stewart a finalement calmé les ardeurs d'Ott en lui sautant littéralement dessus.

«Ça a été le tournant du match, a affirmé Guy Carbonneau. Le timing n'était pas idéal parce qu'on venait d'écoper de plusieurs pénalités, mais le message de Gregory était extrêmement clair.

«Ce soir, on a joué avec émotion et on n'a pas reculé.»

Price se sent libéré

Après le premier vingt, le Canadien n'avait que trois tirs au but, dont deux provenaient de derrière la ligne rouge.

Puis il a amorcé la deuxième en écoulant un trois-contre-cinq de près de trois minutes. Ça a fait des merveilles pour la confiance de Carey Price.

«Notre unité d'infériorité numérique vient de connaître une belle journée, a-t-il observé. En fait, c'est un match qui ressemble à celui qu'on a joué à Atlanta.

«J'ai l'impression de m'être débarrassé d'une montagne de pression», a ajouté Price, qui n'a concédé que deux buts sur les 59 derniers tirs qu'il a affrontés.

Andrei Kostitsyn, qui n'avait à peu près pas joué en première à cause des punitions, a nivelé les chances après cinq minutes de jeu en deuxième.

Il s'est libéré dans l'enclave pour recevoir la passe de Saku Koivu alors que Maty Turco était hors position.

«Je suis très heureux, a dit Kostitsyn. Ça faisait trop longtemps que je n'avais pas marqué.»

Sorties hasardeuses

Toutes les chances ratées par les Stars, dont c'était le sixième match en neufs soirs, ont fini par laisser des traces.

Leur pression le long des bandes est devenue moins intense et le vent s'est tranquillement mis à tourner.

Alex Kovalev a confirmé la tendance en fin de deuxième lorsqu'il a lancé les siens en avant avec un puissant tir frappé. Le lancer a touché l'épaule du gardien Marty Turco avant de pénétrer le filet.

Tout juste avant de dégainer, Kovalev s'était permis une belle feinte pour déculotter Steve BéginŠ Turco, qui a fait plusieurs sorties hasardeuses loin de son filet, a ensuite été l'artisan de son propre malheur.

Voulant dégager depuis l'arrière du filet, il a remis directement sur le bâton de Christopher Higgins, qui n'a eu qu'à rediriger l'objet dans une cage déserte.

Le Tricolore peut respirer un peu mieux car il évite de revenir à Montréal sur une série de trois défaites.

Mais il n'est pas sorti du bois pour autant.