Cette fois-ci ça n'a pas été un manque d'effort. Ça a été un manque de discipline! Incapable de trouver son rythme en attaque en raison des nombreuses punitions, le Canadien a fini par s'incliner 2-0 devant les palpitants Thrashers d'Atlanta.

«On attend depuis longtemps une performance du genre de Carey Price et, ironiquement, on n'est pas capable d'en mettre une dedans...», a lâché Guy Carbonneau après le match. Il y a deux éléments positifs à soutirer de ce revers.

Le premier, c'est que derrière cette indiscipline se cachait de l'émotion et une sincère volonté. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle l'entraîneur n'était pas trop abattu après le match.

«J'ai aimé l'effort qu'on a fourni pendant 60 minutes, a soutenu Carbo. C'était beaucoup mieux qu'à Buffalo.

«Si l'on continue de travailler de la sorte, de bonnes choses vont arriver.»

L'autre consolation, c'est certainement le travail de Price.

La décision de Carbo de lui faire confiance en avait surpris plusieurs. Certes, Jaroslav Halak n'a pas le numéro des Thrashers, qui l'ont chassé du match à ses deux derniers départs contre eux.

Mais compte tenu de l'état chancelant de Price, ça pouvait soulever des interrogations.

Or, Price s'est montré solide!

Il a freiné Rich Peverley et Colin Stuart, qui ont profité d'échappées même si le Canadien attaquait avec un homme en plus. Il a aussi fait plusieurs arrêts convaincants de la mitaine.

«Je me sentais beaucoup mieux ce soir, beaucoup plus en confiance, a indiqué Price. Les rondelles avaient tendance à me frapper ce soir plutôt que de rebondir tout partout et de retrouver dans le filet.»

Mais bon, on ne se contera pas d'histoire. Il s'agit quand même d'une défaite par blanchissage aux mains des Thrashers d'Atlanta!

Toujours freinés

Ce n'est jamais évident de prendre son rythme dans un match lorsqu'on accumule les punitions. Or, c'est de cette façon que le Tricolore a entamé son match, écopant de cinq pénalités mineures en première. Toutes méritées.

À force de jouer avec le feu, il a bien évidemment fini par se brûler.

Lors d'une pénalité à Ryan O'Byrne, les Thrashers ont créé un étau autour de Price et le jeune Bryan Little a fini par en profiter pour marquer son 26e de l'année.

Rich Peverley a inscrit l'autre but du match dans un filet désert.

De nombreux gestes de frustration - des deux côtés - ont ponctué les deux premiers tiers et ôté au match tout son élan.

«À chaque fois qu'on était en voie de trouver notre synchronisme, les pénalités venaient nous éteindre», a observé Tomas Plekanec, qui a cogné à la porte avec un peu plus de deux minutes à faire dans le match.

Ça a été l'arrêt le plus difficile qu'a effectué Kari Lehtonen.

Congestion sur l'autoroute

Le Tricolore n'a pas été puni aussi souvent en deuxième mais visiblement, il s'ennuyait de la sensation de jouer en désavantage numérique. Car même à forces égales, il a été submergé dans sa zone durant toute la période!

Une équipe plus talentueuse que les Thrashers en aurait probablement profité pour mettre le match hors de portée du CH.

Sauf que Carey Price, avec un peu de chance, a maintenu son équipe dans le match. Et en troisième, c'est le Tricolore qui a usé la patinoire d'un seul côté.

«C'est clair que les pénalités nous ont fait mal ce soir, a admis Chris Higgins. En plus, elles sont arrivées à de mauvais moments. Certaines sont venues mettre fin à un avantage numérique.

«Mais on a eu nos chances en troisième période. On a passé les 20 minutes dans leur territoire.»

Jusqu'à maintenant, le Canadien regardait dans le rétroviseur pour se rappeler la présence de plusieurs équipes derrière elle. Mais encore hier, les Sabres et les Hurricanes ont pesé sur l'accélérateur.

En fait, le Tricolore est en train de devenir le conducteur trop lent qui provoque une congestion sur l'autoroute.

Et on sait ce qui arrive avec ceux qui ne roulent pas assez vite. Tout le monde finit par les dépasser.