On entend de plus en plus parler des problèmes des Coyotes de Phoenix, mais la situation des Thrashers d'Atlanta a de quoi préoccuper Gary Bettman.

Les Thrashers ne gagnent pas, les foules au Philips Arena sont désolantes et la pagaille règne toujours au sein du groupe de propriétaires.

Cela crée une situation potentiellement explosive pour l'équipe qui, en voulant profiter du partage des revenus, est en train de se mettre les détenteurs de billets de saison à dos.

En effet, selon les mécanismes en vigueur dans la LNH, les Thrashers doivent remplir leur amphithéâtre à 75% s'ils veulent avoir droit à leur pleine part du partage des revenus.

Or, avec des assistances en chute libre - le chiffre annoncé ne correspond pas souvent avec ce qu'on voit dans les estrades - ils ont décidé encore cette année de liquider leurs billets en les vendant à un prix inférieur auquel les abonnés ont bénéficié.

Ces derniers, qui voient le prix de leurs forfaits augmenter d'année en année, n'en peuvent plus d'être les dindons de la farce. s.t. Querelle de propriétaires Il y a quelques années, les Thrashers ont eu l'audacieuse idée d'instaurer des assemblées d'amateurs pompeusement nommées «town hall meetings».

Le directeur général Don Waddell y est toujours présent pour entendre les doléances des partisans.

L'une de ces assemblées a eu lieu avant le match d'hier contre le Canadien. La révolte qu'espéraient certains partisans sur les forums de discussion n'a pas eu lieu.

Mais selon ce qu'on a appris, plus de 500 partisans ne se sont pas gênés pour exprimer leur frustration. «Je ne peux pas blâmer les amateurs, ils attendent des résultats sur la patinoire», nous a dit Don Waddell, qui est lui-même la cible des critiques.

Mais ne s'agit-il pas également d'une colère qui a des motifs économiques?

«Le dossier relève des propriétaires, a reconnu Waddell, un brin inconfortable. Il y a eu beaucoup de litige entre les propriétaires, mais le procès s'est terminé cette semaine.

«Souhaitons qu'on va être en mesure de mettre ça derrière nous très rapidement.»

Les amateurs des Thrashers sont en effet prisonniers d'une guerre intestine.

Les sept actionnaires d'Atlanta Spirit, propriétaire majoritaire des Thrashers et des Hawks dans la NBA, sont en guerre ouverte avec Steve Belkin, un homme d'affaires de Boston qui était venu à leur rescousse en finançant 30% du capital quand ils ont acheté l'équipe de Ted Turner.

Mais la dispute a éclaté peu de temps après, si bien que Belkin et Atlanta Spirit se livrent une bataille légale dont le jugement sera rendu plus tard ce printemps.

Mais si la cause est portée en appel, les Thrashers en souffriront une autre année. s.t. Waddell a ses torts Le résultat de ce litige, c'est que les Thrashers gèrent une masse salariale qui est maintenue au minimum permis.

Mais cela n'empêche pas les fans d'en vouloir aussi à Don Waddell, qui a mené son club aux séries éliminatoires une seule fois en 10 ans de règne.

Match après match, des cris s'élèvent de la section 318 et réclament son congédiement.

Car ultimement, c'est Waddell qui a donné 4,5 millions au défenseur Ron Hainsey.

Qui a déjà cédé le jeune Braydon Coburn en retour d'un Alexei Zhitnik au bout du rouleau.

Qui a troqué une brochette de choix au repêchage pour six semaines de Keith Tkachuk.

Et qui n'a présentement que Colby Armstrong comme seul retour à l'échange de Marian Hossa...