Carpe diem. Saisir le jour. Carey Price aurait eu besoin de tout le soutien possible à son retour devant le filet. Mais le manque d'opportunisme du Tricolore, jumelé aux chances dont ont profité les Sabres de Buffalo, ont conduit vos bien-aimés vers une défaite de 5-1.

Le Canadien a vu sa série de victoires s'arrêter à quatre et Price, lui, a poursuivi sa vilaine séquence personnelle en subissant une sixième défaite de suite.

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«À vrai dire, je ne me sentais pas très bien devant le but ce soir, a admis Price. Je me sentais un peu rouillé.

«Il reste que je dois mieux jouer. Je travaille fort à l'entraînement, mais rien ne fonctionne pour moi.»

Pareille débâcle devait être la hantise de Price. Donner cinq buts alors que le poste de numéro un lui glisse des doigts, ce n'est pas l'idéal.

Depuis qu'il est revenu de sa blessure, le 20 janvier, Price affiche une moyenne de 3,94, un taux d'efficacité de ,873 et un dossier inquiétant de 2-9-1.

Attaques à cinq bousillées

Derek Roy et Paul Gaustad se sont chargés de l'attaque du côté des Sabres. Le second but de Roy, qui plaçait les Sabres en avant 2-0 en début de deuxième, a semblé heurter la confiance fragile de Price, qui avait pourtant bien amorcé le match.

«C'était à nous de ne pas nous placer dans cette position, a martelé Guy Carbonneau.

Le Canadien a en effet bénéficié de trois avantages numériques au premier vingt - dont l'un après seulement 25 secondes de jeu - mais n'en a tiré rien de bon.

À l'autre bout de la patinoire, Roy a ouvert la marque lors de la première attaque massive des Sabres avec moins de trois minutes à faire en première.

Ça c'est de l'opportunisme!

«Il n'y a pas de raison de ne pas avoir profité de nos chances en première pour prendre le contrôle du match», a reconnu le capitaine Saku Koivu.

L'avantage numérique du Canadien, dont le taux d'efficacité explosait à 44% depuis l'arrivée de Mathieu Schneider, a été blanchi en cinq avantages numériques.

Pire que ça : Paul Gaustad est venu planter le dernier clou dans le cercueil des visiteurs en inscrivant son deuxième de la soirée... en infériorité numérique!

Gaustad a déjoué Price en échappée après avoir pris Mathieu Schneider à contre-pied.

Et comme quoi les unités spéciales ont connu une soirée difficile, l'équipe a concédé deux buts à court d'un homme.

Aspiré vers le bas

D'aucuns prétendent que ce sont les récents exploits de Jaroslav Halak qui ont dopé la fiche du Canadien dans les derniers jours.

Hier, les problèmes du jeu collectif en défense ont été mis en évidence. À partir de la deuxième période, les Sabres ont pu circuler à loisir dans l'enclave. Avec de tels problèmes de couverture, le Canadien devrait consulter un assureur!

Derek Roy l'a constaté par lui-même lorsqu'il a été oublié à l'embouchure du filet. Alimenté par Daniel Paillé, le Franco-Ontarien en a profité pour battre un Price laissé à lui-même.

«On n'a pas laissé tomber Price, a insisté Patrice Brisebois. On ne le fait pas par exprès!

«On aurait espéré un meilleur résultat, mais c'est à nous de mieux jouer défensivement.»

Price a ensuite cédé sur un tir à bout portant de Jaroslav Spacek qu'il aurait arrêté en temps normal. Tout à coup, il venait d'accorder trois buts sur 17 lancers et le Tricolore a semblé aspiré vers le bas... et vers une conclusion qui ne faisait pas de doute.

«Le hockey est un jeu de momentum et on n'en a jamais pris possession ce soir, a noté le gardien de 21 ans.

«Après quelques bons matchs, ce début de voyage commence mal, mais il faut suivre en récoltant des points lors des deux prochains matchs.»

Le Canadien s'est endormi à Atlanta, la nuit dernière, où il affrontera les Thrashers vendredi.