Faudrait-il s'assurer qu'il n'y ait aucun match à l'horaire à la date limite des transactions? Lorsqu'on a posé la question à Lindy Ruff, l'entraîneur des Sabres de Buffalo, sa position ne faisait aucun doute.

«Vous n'avez qu'à regarder l'atmosphère à l'aréna en ce mercredi matin, a dit Ruff d'un air dégoûté. C'est un vrai cirque...»

La LNH a déplacé de 24 heures la date-limite des transactions car 24 équipes étaient à l'oeuvre mardi. Seulement deux matchs, dont celui entre le Canadien et les Sabres, étaient au programme pour la journée fatidique.

Le DG des Sabres, Darcy Regier, a indiqué que l'idée de faire une pause au calendrier à la date-limite des transactions constituait un «scénario idéal».

«La question a été abordée à travers la ligue, a confié Regier.

«À mes yeux, c'est une question d'équité. Nous avons acquis un joueur qui ne sera pas en mesure de jouer ce soir. Tandis que les équipes qui jouent demain compteront sur leurs nouveaux éléments.»

À l'instar de Lindy Ruff, Guy Carbonneau pense que les choses seraient plus faciles pour tout le monde si aucun match n'était prévu au calendrier.

«On sautait sur la patinoire à 11h30 ce matin pour notre exercice et à 11h29, il y avait encore des joueurs qui regardaient la télé, raconté Carbo. Et dès que l'entraînement a été terminé, ça a été la même chose.

«Ils vont écouter la télé jusqu'à 15 heures, ils vont parler au téléphone avec leurs amis... Ça rend la préparation au match un peu plus difficile.»

Toujours des distractions

Pourtant, du côté des joueurs, on assurait que personne ne se ferait de mauvais sang. Même s'il y avait un match à jouer le soir même, la routine allait demeurer la même.

«Moi je vais fermer mon téléphone et faire ma sieste, a averti Mike Komisarek en début d'après-midi. En me réveillant, je verrai bien la quantité de messages dans ma boîte vocale.

«De toute façon, les personnes qui ont besoin de me trouver savent où je vais être...»

Aux yeux de Josh Gorges, la date-limite des transactions n'est pratiquement un jour comme un autre, d'autant plus que les joueurs sont impuissants devant les développements de la journée.

«C'est à chaque individu de se préparer comme il l'entend, avertit Gorges. Il y a des distractions à tous les jours dans le monde du hockey et, bien que ce soit la date-limite des transactions, un joueur peut être échangé à n'importe quel moment.

«Je comprends qu'on mette l'accent sur cette journée, mais les joueurs doivent être en mesure d'oublier ce genre de distraction.»

Et à la limite, pourquoi ne pas s'amuser un peu avec ces heures fébriles?

«Je trouve qu'il y a un thrill de dernière minute qui vient avec cette journée, estime Maxim Lapierre. Ça va être intéressant de savoir, en entrant dans le vestiaire ce soir, de quoi aura l'air l'équipe avec laquelle on va aller en séries éliminatoires.

«Il ne faut pas devenir fou avec ça. C'est sûr que ça rend les joueurs un petit peu nerveux, mais il faut se concentrer sur le match qu'on a à jouer.»