L'expression anglaise dit outside looking in. Comme un enfant qui est dehors et qui, sur le bout des pieds, peut voir par la fenêtre la belle tarte sur le comptoir de la cuisine.

Voilà un peu la situation des Sabres de Buffalo, qui étaient neuvièmes au classement de l'Association Est avant les matchs de mardi.

La blessure à la cheville de leur gardien vedette Ryan Miller progresse, mais les Sabres sont toujours incapables de préciser la durée de son absence.

Ça les place donc dans une situation délicate.

Iront-ils chercher de l'aide devant le filet ou continueront-ils de faire confiance au Québécois Patrick Lalime?

Le gardien de 34 ans, après un début de saison couci-couça, tente présentement de gagner la pleine confiance de son entraîneur.

«Je ne joue normalement qu'une ou deux fois par mois, observe l'auxiliaire de Miller. En ce moment, c'est sûr que ma situation est différente, mais j'essaie juste de faire de mon mieux.

«Et dans les derniers matchs, ça a bien été.»

C'est vrai que Lalime vient de connaître une bonne semaine devant le filet des Sabres. Le hic, c'est que l'équipe ne gagne pas.

Privés de Thomas Vanek, les autres piliers de l'offensive des Sabres se sont fait discrets et ont laissé à Lalime bien peu de chances de faire justice.

Lalime a reçu un soutien de trois petits buts au cours des derniers trois matchs successifs. Ça a été trois défaites...

La dernière, un blanchissage de 2-0 subi aux mains des pauvres Islanders de New York, a eu de quoi miner le moral d'une équipe qui peine à garder la tête hors de l'eau.

«L'expérience entre en ligne de compte, soutient Lalime. On forme une équipe jeune et c'est normal qu'on connaisse des hauts et des bas.

«Pour qu'on s'en sorte, il va falloir que tout le monde mette l'épaule à la roue. Mais c'est sûr que ce ne sont pas des journées plaisantes pour venir à l'aréna.»

«Je ne sais pas si je peux leur dire quoi que ce soit qui va les égayer ou les faire relaxer», a reconnu Lindy Ruff, mardi, dans un commentaire qui en disait long sur l'état des troupes.

C'est pourquoi l'équipe attend de voir quel signal le DG Darcy Regier leur enverra. Les noms de Tim Connolly et Maxim Afinogenov circulent dans les rumeurs d'échange.

L'une des plus récentes ramène par railleurs le gardien Martin Biron à Buffalo dans un échange tripartite qui enverrait les défenseurs Henrik Tallinder à Phoenix et Derek Morris à Philadelphie.

Lalime, lui, assure que personne n'est sur les dents.

«Les Sabres ont l'habitude d'être plutôt tranquille à la date-limite des transactions. Nous, en tout cas, on n'entend pas beaucoup de rumeurs.»

C'est arrivé près de chez vous

Ce n'est pas une saison facile pour les Sabres, qui donnent l'impression de jouer du hockey de séries éliminatoires depuis le mois de novembre.

En plus des blessures et d'un évident manque de constance, les Sabres ont aussi vécu de près un drame qui a secoué la région de Buffalo.

Le 13 février, un avion de la compagnie Continental a fait 50 victimes lorsqu'il s'est écrasé... à moins de 500 mètres de la maison de Lalime.

«Mon beau-frère sortait les valises de l'auto lorsqu'il est entré dans la maison en criant, raconte Lalime. Il s'est précipité sur le téléphone pour appeler le 911.

«De chez moi, on pouvait voir une boule de feu.»

Lalime habite un secteur où résident également sept de ses coéquipiers. La tragédie a secoué l'équipe dans les jours qui ont suivi.

«C'est un mauvais rêve plus qu'autre chose, avoue Lalime. Mais ça nous fait apprécier le fait de se lever le matin et la chance qu'on a de faire ce qu'on aime.»