Rien n'indique dans le classement de dimanche matin que les Sharks ont tenu tête au Canadien. Il n'y a que les deux points de plus accolés au CH dont on se souviendra.

«On ne se le cachera pas, on affrontait une très bonne équipe, a mentionné Saku Koivu.

«Les Sharks ont été exactement ce dont on nous avait prévenu: une équipe robuste, bien balancée, qui excelle à faire circuler la rondelle et dont les défenseurs sont extrêmement actifs.»

Pourtant, forts d'une avance de trois buts, le Tricolore a mis toutes les chances de son côté!

«On a pris les devants 3-0, mais le fait d'écoper d'une punition dans la première minute de la deuxième nous a mis sur les talons», a observé Patrice Brisebois.

C'est aussi ce qu'a relevé Koivu.

«On a bien répondu dans la première moitié du match après qu'ils eurent connu un bon départ, a noté le capitaine. Mais on est devenus passifs en seconde moitié et ça a forcé Jaroslav Halak à faire plusieurs gros arrêts.

«C'est clair qu'il nous reste des choses à améliorer, mais je préfère m'attarder sur les aspects positifs!» Guy Carbonneau était lui aussi soulagé d'avoir décroché deux points face à une telle puissance.

«On vient de battre Vancouver et Philadelphie, deux clubs qui jouent bien, et San Jose qui est première au classement, a souligné le coach. C'était un gros challenge.

«On est peut-être pas parfaits - on voudrait mieux jouer défensivement - mais il faut commencer quelque part.»

Un combat qui tombe à... poings!

Après que les Sharks eurent submergé le Canadien dans les premières minutes du match, Georges Laraque a servi une correction à Jody Shelley, ce qui a eu pour effet de soulever la foule autant que les joueurs.

«Georges a été beaucoup critiqué ces derniers temps, mais il faut admettre que ce soir, il a fait le travail, a indiqué Brisebois. Sa bagarre nous a donné de l'énergie.»

Et c'était exactement le but visé par Laraque!

«Quand la foule devient bruyante comme ça, c'est électrisant pour les joueurs. C'est l'effet que tu veux que ça crée, a dit Laraque.

«Tous mes coéquipiers m'ont félicité et même les entraîneurs, ce qui est plutôt rare.»

Il faut dire que le dur à cuire avait choisi le bon moment pour tenter de renverser la vapeur.

«Le timing de son combat était à point», a convenu Carbo.

Toutefois, c'est l'avantage numérique «nouvelle vague» du Tricolore qui a lancé l'équipe en avant, et non le combat de Laraque!

En marquant son neuvième de l'année, Andrei Markov a généré un 11e but lors des 25 supériorités numériques occasions dont a bénéficié le Canadien depuis l'arrivée de Mathieu Schneider.

Ça donne un taux d'efficacité ahurissant de 44%. Ça aussi ça donne de l'énergie!

Terminées les histoires

Glen Metropolit, dont c'était le baptême à domicile dans l'uniforme du Canadien, s'est dit bien heureux de voir sa nouvelle équipe enregistrer deux victoires au cours du week-end.

«Le Centre Bell est certainement le meilleur édifice de la ligue, a-t-il ajouté. Je l'ai vécu lors des séries avec Boston l'an dernier, mais c'est agréable d'être de ce côté-ci!» Mais Metropolit constatera vite qu'avec l'enthousiasme de Montréal viennent aussi des... des effets secondaires.

«C'est un endroit incroyable où jouer, mais il faut parfois être capable d'oublier ce qui se dit tout autour et se concentrer sur ce que les joueurs pensent à l'intérieur du vestiaire», a prévenu Koivu.

Il reste que le Tricolore vient d'enfiler quatre victoires après que l'odeur du scandale se soit mêlée à celle des maillots mouillés!

«On a finalement mis les histoires derrière nous, a soutenu Carbo. Ce sont des choses qui arrivent au cours d'une saison et qui ramènent une équipe ensemble.

«Souhaitons que ça continue de la sorte.»