Vingt et un Québécois ont été repêchés dans la LNH en juin dernier, aucun dans la première ronde, mais cinq au second tour et cinq dans la ronde suivante.

Comment progressent-ils? Un recruteur d'une équipe de la Ligue nationale et un homme de hockey associé à la Ligue de hockey junior majeure du Québec se prononcent.

Le plus connu des joueurs repêchés cette année-là est sans doute l'attaquant Nicolas Deschamps, que certains voyaient comme un éventuel choix de première ronde, et qui a semblé intéresser le Canadien, avant que celui-ci ne cède son choix aux Flames de Calgary pour obtenir Alex Tanguay.

Deschamps, repêché au 35e rang par Anaheim, a obtenu 55 points en 57 matchs cette saison à Chicoutimi, une production inférieure à ce que plusieurs s'attendaient.

«J'avais de gros doutes à son sujet l'an passé et j'en ai encore plus cette année, de mentionner le recruteur. Je ne le trouve pas efficace, j'ai de la difficulté à lui trouver un rôle. Il doit se salir le nez et je n'ai pas vu ça encore de sa part.».

L'homme de hockey de la LHJMQ est un peu plus posé à propos de Deschamps. «Il s'est repris en deuxième moitié de saison mais ça reste une année difficile pour lui. Il avait amassé beaucoup de points l'an passé parce qu'il jouait avec Francis Paré. Cette année, il semble jouer comme si tout était gagné pour lui. Il reste en périphérie et joue avec finesse alors que ce n'est pas ce qui a fait son succès. Éventuellement, Nicolas Deschamps va être appelé à jouer un rôle plus défensif s'il veut percer parce que je ne le vois pas comme un joueur offensif au niveau de la Ligue nationale.»

Le défenseur Yann Sauvé, des Sea Dogs de Saint John, a été repêché six rangs après Deschamps, par les Canucks de Vancouver. Notre premier interlocuteur voit en lui de belles qualités physiques, mais pas de réelle progression.

Même son de cloche du côté de second. «Il possède des qualités techniques et physiques mais le reste est très moyen. Il frappait mais ne frappe plus et panique avec la rondelle.»

Repêché au 47e rang par les Bruins, Maxime Sauvé, fils de l'ancien hockeyeur Jean-François, et qui a amassé 64 points en 57 matchs cette année à Val d'Or, semble plaire à nos deux sources.

«Je l'aime bien, mentionne le premier. Il veut apprendre et il a des mains incroyables. Mais s'il joue pour un coach qui lui crie après parce qu'il n'est pas à la bonne place, ça ne fonctionnera pas. Je crois qu'il va percer.»

«Sa créativité laisse à désirer mais son coup de patin et son désir de vaincre vont peut-être lui permettre de réussir», dit le second.

Repêché au 47e rang de la deuxième ronde, Patrice Cormier s'est révélé au Championnat mondial junior. Les Devils semblent avoir réalisé un bon coup de filet.

«Il a été repêché où on s'y attendait, à la fin de la deuxième ronde, dit le recruteur. Mes rapports sur lui étaient très bons. Il va connaître de bons matchs où il brassera la cage, certains soirs au New Jersey.»

«C'est lui qui remplacera John Madden, affirme l'homme de hockey de la LHJMQ. Il va jouer en infériorité numérique, il va se charger des mises au jeu importantes, il est fort comme un boeuf, il est intelligent, toujours au bon endroit sur la glace, c'est un genre de Guy Carbonneau qui frappe fort. L'année prochaine, je ne serais pas surpris qu'il soit le capitaine de l'équipe canadienne junior.»

Choisi immédiatement après Cormier par Minnesota au 55e rang, tout juste devant le premier choix du Canadien Danny Kristo, le défenseur Marco Scandella ne fait pas l'unanimité. Le recruteur de la LNH ne voit pas en lui un éventuel joueur de la Ligue nationale, tandis que notre deuxième interlocuteur l'adore!

«Peut-être que les recruteurs l'aiment moins parce qu'il a été repêché plus tôt que prévu alors qu'on l'attendait en quatrième ou cinquième ronde, note notre homme de hockey. C'est un gars qui ne flashe pas beaucoup, mais c'est en plein le genre de défenseur qu'on n'arrive pas à développer au Québec et qu'on ne valorise pas. Il a pourtant la vitesse, la fiabilité et l'intelligence pour jouer dans la Ligue nationale.»

Le robuste Danick Paquette, que certains auraient souhaité voir au sein de l'organisation du Canadien, grandira plutôt dans celle des Thrashers d'Atlanta, qui l'ont repêché au début de la troisième ronde.

«Il est le seul dans son genre actuellement dans notre Ligue, mentionne l'homme de hockey. Il va être davantage dans son élément lorsqu'il accédera à la Ligue américaine. Il va pouvoir intimider et frapper et il ne se retrouvera pas au banc des punitions quand il assommera un adversaire. En plus, ce p'tit gars-là a des mains, beaucoup plus que je ne le croyais. Il a du flair. S'il reste concentré sur ce qu'il a à faire sur la glace, on pourrait le voir plus tard dans la LNH. Il n'a pas beaucoup de vitesse, mais c'est sûr qu'il va provoquer des choses.»