Le Canadien a atteint le fond du baril lors de son long séjour dans six villes différentes. Il est d'ailleurs revenu à Montréal avec un rendement de 1-4-1 en vertu d'un gain au Colorado et d'un point arraché pour une défaite subie en fusillade à Washington.

Dans la tempête, les observateurs cherchaient des points positifs. Or, avec une victoire à sa rentrée à Montréal contre les Sénateurs d'Ottawa, samedi, on a réalisé qu'il y avait une lueur d'espoir pour le Canadien parce que son arme préférée des années passées, le jeu de puissance, est de retour.

L'acquisition de Mathieu Schneider a en effet ravivé l'avantage numérique, qui a produit sept buts en 12 occasions au cours de la semaine dernière (58%). De plus, l'équipe s'est bien défendue en infériorité numérique en écoulant neuf des 11 désavantages pour une moyenne de 82%. Le total des deux unités spéciales donne 140. Normalement, cela devrait valoir trois victoires à une équipe.

Alors comment expliquer ces deux revers à Washington (3-4 en fusillade) et Pittsburgh (4-5)? Si on vous disait que le Canadien a été dominé 5-9 à forces égales, cela éclairerait votre lanterne.

Un seul trio a été en mesure de tenir son bout face à l'adversaire à forces égales, celui de Tomas Plekanec (quatre buts, une passe et un rendement de +2), Andrei Kostitsyn (deux buts, trois passes et +2), Max Pacioretty (une passe et +2) ou Alex Kovalev contre les Sénateurs (un but et deux passes).

À Washington, le trio du capitaine manquait d'énergie; les Saku Koivu, Chris Higgins et Matt D'Agostini ont complété la soirée avec chacun un rendement de -3. En fin de match, Koivu revenait au banc exténué après des présences d'une trentaine de secondes. Cela explique peut-être la présence du trio de Maxim Lapierre, Tom Kostopoulos et Gregory Stewart sur la patinoire en fin de match!

Mais encore là, ces trois joueurs, malgré leur énergie, n'ont pas récolté un seul point au cours de la semaine et ils ont tous affiché un rendement négatif: Kostopoulos (-3), Lapierre (-2) et Stewart (-2). Quant au quatrième trio, il a eu le mérite de marquer un but important, celui de Mathieu Dandenault contre les Sénateurs. On ne peut pas lui en demander davantage.

Si les Higgins, Lapierre et Kostopoulos ont de bonnes notes, c'est surtout en raison de leur travail en désavantage numérique. On doit faire la même évaluation chez les arrières pour Roman Hamrlik, Josh Gorges et Francis Bouillon.

Quant au duo Mathieu Schneider-Andrei Markov, il a été excellent en avantage numérique tandis que Markov a ajouté d'excellentes minutes en désavantage. Mais les deux joueurs ont eu des rendements de -4. Schneider a accusé une fiche de -4 à Pittsburgh où Guy Carbonneau a abusé de sa résistance en lui demandant de jouer 24:17 après avoir fourni 27:06 la veille à Washington. Parlant d'utilisation, Patrice Brisebois peut davantage se faire justice lorsqu'il saute des matchs et qu'il est employé 11 minutes par rencontre.

Finalement, chez les arrières, vous vous demandez sûrement pourquoi Komisarek écope d'une mauvaise note malgré sa fiche de +1 pendant la semaine? De plus, on l'a vu distribuer une solide mise en échec à Miroslav Satan à Pittsburgh, terminant cette soirée avec six. Mais lors des deux autres matchs, il a manqué de synchronisme dans cet aspect, ce qui l'amène à se sortir du jeu. D'ailleurs, dans les deux autres matchs, selon les statistiques, il n'aurait servi aucune mise en échec. De plus, avec quatre remises à l'adversaire dans son territoire contre les Sénateurs, il a compliqué la vie de ses coéquipiers.

En terminant, il faut parler des gardiens. Et, sur ce sujet, il faut se poser une question : est-ce que Jaroslav Halak est sur le point de supplanter Carey Price comme numéro un?

Halak a d'ailleurs signé les deux dernières victoires du Canadien, au Colorado et contre les Sénateurs. En février, Price présente un rendement de 1-5-1 tandis qu'Halak offre une fiche de 2-2. De plus, dans ses deux victoires, Halak a réussi 46 arrêts contre l'Avalanche et 44 face aux Sénateurs.

Ainsi, la semaine dernière, Price a réalisé 32 arrêts en 35 lancers à Washington ainsi que 23 arrêts en 28 lancers à Pittsburgh pour une moyenne d'efficacité de 87%. Halak, lui, avec ses 44 arrêts en 47 lancers, a obtenu un taux d'efficacité de 94%.

Cette différence de 7% est énorme. C'est la marge d'erreur nécessaire entre une victoire et une défaite. Au bout du compte, cela peut être la différence entre un carton d'invitation pour les séries éliminatoires ou une heure de départ sur un terrain de golf.