Mathieu Schneider a la nostalgie des anciens amphithéâtres. Agé de 39 ans, le défenseur du Canadien apprécie le Centre Bell, son nouveau domicile depuis que l'équipe l'a rapatrié des Thrashers d'Atlanta. Mais il ne peut oublier le Forum, le Chicago Stadium, le Boston Garden ou encore le Maple Leaf Gardens. Il y a près de 15 ans maintenant, ces patinoires ont été transformées ou sont simplement tombées sous le pic des démolisseurs.

«Rien ne peut se comparer à l'ancien Forum. C'était vraiment spécial», disait Schneider après la victoire de 5-3 que le Tricolore a remportée face aux Sénateurs d'Ottawa, samedi. Schneider a joué quelques saisons au Forum après avoir été le quatrième choix du Canadien et le 44e joueur réclamé au repêchage de 1987. Il a été transféré aux Islanders de New York moins d'un an avant l'ouverture du Centre Bell.

«C'est un bel amphithéâtre, dit-il en parlant du Centre Bell. J'y ai vu des matchs et j'y ai aussi joué. Mais ça ne se compare pas aux anciens amphithéâtres comme Boston ou Chicago. J'en ai la chair de poule juste d'y penser.

«Heureusement, les partisans de l'équipe créent beaucoup d'ambiance. Ils chantent et ils encouragent les joueurs avec des «Go Habs Go!'. Je crois que tout a été mis en oeuvre pour recréer l'atmosphère du Forum.»

Le jeu de puissance

Quoi qu'il en soit, Schneider ne semble pas trop dépaysé au Centre Bell. Samedi, il a disputé un très bon match, associé à Andrei Markov. Il a marqué un but, son deuxième en trois matchs depuis son retour dans l'organisation. Il a aussi obtenu quatre tirs et bloqué quatre lancers, un sommet dans la rencontre.

Le directeur général Bob Gainey est allé chercher Schneider dans l'espoir qu'il puisse relancer l'attaque à cinq. Jusqu'ici, l'Américain remplit son mandat à la perfection. En trois matchs contre Washington, Pittsburgh et Ottawa, le Canadien a inscrit sept buts en 12 supériorités numériques, un rendement qui a fait passer l'équipe au 17e rang de la Ligue nationale avec un taux d'efficacité de 18,0 pour cent.

Schneider se défend d'être à l'origine du déblocage en supériorité numérique.

«Je n'ai pas touché à la rondelle lors des trois premiers buts, a-t-il rappelé en exagérant un peu. Je m'efforce simplement de lancer au but. Le hockey demeure un jeu assez simple. Il faut créer de la circulation devant le filet et lancer. Ca demeure la meilleure façon de marquer en supériorité numérique.» Une nouvelle attitude

Guy Carbonneau se félicite de la présence de Schneider au point d'appui droit.

«Il y a un changement d'attitude depuis qu'il est là, constate l'entraîneur. Markov semble plus frais. C'est sûr que Schneider a un effet positif. Il possède un bon lancer, ça nous manquait. Il sait aussi trouver l'ouverture.»

Contre les Sénateurs, Schneider a battu Brian Elliott d'un tir dans la lucarne.

Saku Koivu rappelle l'importance de miser sur un joueur de la qualité de Schneider.

«Le hockey a bien changé, dit-il. À cinq contre cinq comme en supériorité numérique. Les défenseurs jouent un rôle de plus en plus important.

«Schneider ne complique pas les choses, de poursuivre le capitaine. Il se contente d'utiliser son lancer qui est excellent. J'espère que sa contribution va faire une différence.»