Les déclarations de Jean Perron sur trois joueurs sur le party, l'audacieuse mise à l'écart d'Alex Kovalev par Bob Gainey, puis les révélations de La Presse à l'effet que les frères Kostitsyn ainsi que Roman Hamrlik ont des liens avec le milieu criminel...

L'image de l'équipe en a pris pour son rhume au cours des derniers jours!

«Je me demande comment les relations publiques du Canadien vont faire pour contrôler le dommage qui s'est fait depuis une semaine», a d'ailleurs laissé tomber l'ancien capitaine Vincent Damphousse, vendredi.

Pour plusieurs anciens du Canadien, l'entourage des frères Kostitsyn vient porter ombrage à l'image de l'équipe.

«Je suis très malheureux de voir ça, a admis Jean Béliveau. L'organisation a tellement fait pour la communauté; je trouve que le Canadien ne mérite pas ça.»

S'il n'y a pas de suites à cette histoire, dit Béliveau, ce sera aux frères Kostitsyn de couper le contact avec cet individu.

«Ces joueurs-là sont arrivés après avoir été probablement élevés dans la pauvreté. Ils gagnent de l'argent de façon subite, ils rencontrent de mauvaises personnes...

«Ça prend de la force de caractère et de la volonté pour faire face à cela et y résister.» Vincent Damphousse, lui, s'est étonné des proportions qu'avait prise l'histoire avant même qu'elle ne soit dévoilée par La Presse.

«Il y avait une rumeur comme quoi des gars se feraient arrêter au retour de Pittsburgh, a rappelé Damphousse. En fin de compte, la balloune était beaucoup plus grosse que les faits.

«Les frères Kostitsyn ne sont pas coupables par association. À ce que je sache, ils n'ont rien fait d'illégal.

«Mais ils ont manqué de jugement en fréquentant quelqu'un qui n'avait pas d'affaire dans leur entourage.»

Encadrement et responsabilité

La question de l'encadrement, qui est au centre des enjeux du côté du Canadien, est d'autant plus important qu'un groupe de jeunes joueurs célibataires est sensé composer le futur noyau de l'équipe.

«Quand je suis arrivé dans la ligue, la majorité des gars étaient mariés, a souligné Patrick Roy. On embarquait dans ce moule-là.

«Les joueurs suivent la tendance du moment.»

L'ancien gardien demeure très sceptique par rapport aux nombreuses rumeurs qui circulent sur le comportement des joueurs.

«S'il y avait une problématique qui était connue à l'interne, j'ose croire que Carbo s'en serait occupé, a soutenu Roy.

«En tout cas, je suis certain que ce n'est pas le but des joueurs de ternir l'image de l'équipe.»

«Mais qu'est-ce que le Canadien peut faire de plus?» a demandé Jean Béliveau à propos de l'encadrement.

«En tant qu'athlète, tu es supposé connaître tes responsabilités.»

Là-dessus, Damphousse rejoint parfaitement la pensée du célèbre numéro 4.

«Le Canadien a 100 ans et à chaque génération, les joueurs sortaient. Et ça ne changera pas. Sauf qu'il faut choisir son temps pour le faire.

«Quand tu joues pour le Canadien, tu dois représenter l'équipe 24 heures sur 24. Tu as une responsabilité envers l'organisation, envers tes coéquipiers et envers les enfants. Il faut que tu t'arranges pour te comporter correctement.

Il y a une différence entre ouvrir une bouteille de vin à la table et être étendu saoul mort...

«Mais dans chaque équipe tu as des gars super responsables. Et c'est dommage qu'on mette tout le monde dans le même moule...»