Ça a été un véritable crescendo. Une première période moche au possible, une deuxième où il y avait de la vie et une troisième complètement déchaînée.

En bout de ligne, malgré les belles orchestrations de Tomas Plekanec et Andrei Kostitsyn, ce sont Evgeni Malkin et Sergei Gonchar qui ont joué les virtuoses pour permettre aux Penguins de Pittsburgh de l'emporter 5-4.

Au final, ce fut un match échevelé qui, à trois reprises, a vu une équipe donner la réplique à l'autre dès la minute suivante.

 

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«Le résultat est décevant, mais on vient de disputer nos six meilleures périodes depuis un bon moment», s'est consolé Guy Carbonneau après la rencontre.

L'entraîneur a néanmoins vu son équipe clore son plus long voyage de la saison avec une fiche inquiétante de 1-4-1.

Les deux derniers matchs auront quand même permis de voir Plekanec et Kostitsyn retrouver leur complicité des beaux jours.

Les mauvaises langues oseront-ils attribuer cela à l'absence d'Alex Kovalev? Le fait demeure que le trio qu'ils formaient avec Max Pacioretty a totalisé sept points dans le match d'hier. Le jeu s'est ouvert Cette belle prestation n'a pas été suffisante pour battre les Penguins. Car il y avait de l'autre côté un certain Evgeni Malkin!

Ses entrées de zone ont donné des sueurs froides au Canadien durant toute la soirée.

Malkin a fabriqué les deux premiers buts de son équipe grâce à de belles incursions et des passes qui témoignaient de sa splendide vision du jeu.

Et la troisième période n'était vieille que de 29 secondes lorsqu'il a replacé les siens en avant. Malkin a orchestré une contre-attaque à sa propre ligne bleue et est venu clore lui-même un échange tic-tac-toe avant de s'écraser sur la bande.

Du grand art.

«On avait égalé la marque 2-2 en deuxième période et l'on ne voulait certes pas entreprendre la troisième de cette façon», a regretté Carbo.

«Les Penguins avaient besoin de ces deux points autant que nous, a noté le défenseur Josh Gorges. C'est pour ça que le jeu s'est ouvert en troisième et que les deux équipes ont appuyé sur l'accélérateur.»

Maxim Talbot a fait 4-2 après que des joueurs du Canadien eurent cafouillé autour du filet de Carey Price.

«On a donné des retours et il faut qu'on les réduise, a reconnu Mathieu Schneider qui, outre son but lors d'un cinq contre trois, a connu un match plus difficile qu'à Washington.

«Qu'on donne un premier tir c'est correct. Mais on se doit de prévenir le deuxième».

Kostitsyn et Plekanec sont ensuite revenus à la charge en déjouant tour à tour un Marc-André Fleury un peu chancelant. Ils joignaient leurs efforts pour effacer l'avance des Penguins une deuxième fois dans la rencontre.

«C'est juste dommage que notre trio ait été sur la glace pour le but décisif, a soutenu Pacioretty.

«Gorges a brisé son bâton, je lui ai remis le mien et j'ai tenté du mieux que je pouvais de bloquer le tir de Gonchar...»

Plekanec était lui aussi déçu de tant d'efforts vains.

«J'ai marqué deux buts, mais le résultat demeure décevant», a indiqué le Tchèque.

Signes inquiétants... et encourageants

Le Canadien avait pris un vol Washington-Pittsburgh tard mercredi soir. Mais l'émotion qu'il avait déployée face aux Capitals n'était pas sur le même avion, car elle est arrivée avec une période de retard!

Complètement à plat, le Canadien n'a tiré que trois fois sur Marc-André Fleury au premier engagement. Pour reprendre l'expression consacrée, Fleury n'a pas été testé.

En fait, si les Penguins avaient été un tantinet plus volontaires, ils auraient pu mettre le match hors de portée du Tricolore.

Sauf que les deux équipes avaient l'air en première de ce qu'elles sont en ce moment: deux clubs qui en arrachent.

Après une prestation encourageante à Washington, Carey Price a donné des signes inquiétants en accordant de trop nombreux retours, surtout du côté de la mitaine.

C'est d'ailleurs à la suite d'un de ces retours que Petr Sykora a ouvert la marque.

C'était la première défaite de Price en carrière face aux Penguins.

Le jeune gardien affiche désormais un dossier de 2-9-1 depuis son retour au jeu, et sa moyenne s'élève à 3,81 durant cette période.

Malgré certains signes encourageants, il reste donc encore beaucoup de besogne devant le Canadien.

Avec ou sans Alex Kovalev, l'équipe est dans l'eau chaude.