Sous la férule d'un nouvel entraîneur, les Penguins de Pittsburgh sont en mode rattrapage.

Dan Bylsma - un ancien de la LNH âgé d'à peine 38 ans - a dirigé mercredi son premier exercice depuis qu'il a pris la relève de Michel Therrien.

Et jeudi matin, avant le match face au Canadien, il a tenu une séance qui a surpris plusieurs joueurs par son intensité.

Si les Penguins pensaient que Therrien était exigeant, ils viennent de faire connaissance avec Bylsma!

«J'essaie de faire un camp d'entraînement en accéléré», expliquait le nouveau coach mercredi.

Bylsma était autrefois un joueur à caractère défensif, mais c'est un style offensif, basé sur la vitesse, qu'il compte mettre de l'avant.

Voilà un programme audacieux pour un gars qui, en théorie, ne fait qu'assumer l'intérim. Et qui, au demeurant, n'a qu'une demi-saison d'expérience dans la Ligue américaine à titre d'entraîneur-chef.

«C'est assez spécial de changer d'entraîneur en milieu de saison, a admis le défenseur Kristopher Letang. J'ai senti que les gars étaient un peu nerveux en arrivant à l'entraînement, mercredi. On ne savait pas à quoi s'attendre.»

Bylsma est arrivé de façon précipitée chez les Penguins. Il a dirigé le match de lundi après-midi à Uniondale avant même d'avoir eu le temps d'expliquer son plan à l'équipe.

«Ça a été un match un peu bizarre», a reconnu le gardien Marc-André Fleury.

Plus agressifs

Bylsma veut rapidement inculquer ses idées afin de redresser la barque.

Sans dire qu'elle prend l'eau, disons que les Penguins ne peuvent se permettre d'échapper trop de matchs d'ici la fin du calendrier.

«On sentait l'urgence de mieux performer avant même le départ de Michel, a admis Kristopher Letang. On est peut-être à seulement six points des séries, mais ce sont des matchs qu'il faut gagner pour doubler ceux qui nous devancent.

«Et en ce moment, on ne les gagne pas.»

Alors, à quoi devraient ressembler les Penguins d'ici la fin de la saison?

«Bylsma va apporter le système qu'il a implanté au club-école de Wilkes-Barre, ajoute Letang. Avec Michel, on jouait davantage la trappe - une trappe opportuniste, cela dit, qui nous incitait à sauter sur les passes adverses.

«Mais le nouveau coach veut que l'on joue de façon plus agressive, qu'on provoque les erreurs.»

Mais l'agressivité ne signifie pas de prendre des risques inutiles. «On peut être agressif dans sa propre zone en étant rapides et intelligents dans nos gestes, a précisé Bylsma.

«Ce qu'on veut, c'est réduire l'espace en défensive de façon à forcer l'autre équipe à se défaire plus rapidement de la rondelle.

«Si on peut priver l'adversaire de sa vitesse et de son temps d'action en zone neutre, on va organiser plus efficacement notre contre-attaque.»

Le plaisir

Selon Marc-André Fleury, le nouveau pilote souhaite aussi que ses troupes retrouvent le simple plaisir de jouer au hockey.

«L'an dernier, on a vu l'aspect le plus le fun du hockey, a raconté le jeune gardien. On gagnait et on était tous contents. Mais cette année, c'est sûr qu'en perdant beaucoup, on en est venu à manquer de confiance. On est tendus et on s'amuse beaucoup moins aux entraînements.»

Bylsma voudra vendre à ses joueurs l'idée selon laquelle les épreuves traversées jusqu'ici cette saison pourraient être bénéfiques aux Penguins... pour peu qu'ils réussissent à se tailler une place en séries.

«C'est impensable qu'on puisse rater les séries», soutient Fleury.