Quand les gardiens n'effectuaient pas les arrêts, les joueurs du Canadien avaient l'excuse parfaite pour expliquer leurs contre-performances. Mais, au cours de la dernière semaine, le meilleur joueur de l'équipe, celui qui leur a valu leur seule victoire, porte les grosses jambières.

Jaroslav Halak, qui a tenu le fort pendant un long moment avant de céder à Calgary, a en effet volé une victoire lors du passage du Canadien à Denver en effectuant 46 arrêts dans une victoire de 4-2. Halak a bien tenté de répéter à Vancouver, mais il y a des limites à ce qu'on peut exiger d'un gardien.

 

Pour vous donner une idée, Halak a présenté une moyenne d'efficacité de ,901 cette semaine en vertu de ses 110 arrêts sur 122 lancers. Quant à Carey Price, il a très mal paru à Edmonton. On doit même se demander si le jeune homme n'aurait pas avantage à aller se refaire une confiance avec les Bulldogs de Hamilton.

Outre Halak, il y a quatre autres joueurs qui ont offert de belles performances au cours de cette triste semaine : Saku Koivu, Francis Bouillon, Tom Kostopoulos et Mathieu Dandenault.

Koivu a démontré une belle intensité dans l'adversité, ce qui lui a valu un but et deux passes. Bouillon a terminé la semaine avec une fiche de "2. Dandenault a réussi son retour avec un but et deux passes pour un rendement de "2 tandis que Kostopoulos y est allé d'un but et une passe même si son rendement a été de -2.

Mais on conviendra que le Canadien est en difficulté lorsqu'un Kostopoulos doit évoluer sur un premier trio. On ne peut pas nier son ardeur, mais il faut plus de talent pour jouer sur la grosse ligne.

Ceci étant dit, on ne peut pas blâmer Guy Carbonneau d'avoir placé Kostopoulos sur ce trio puisque les autres joueurs n'ont pas mérité un tel honneur. L'an dernier, Sergei Kostitsyn et Chris Higgins complétaient le trio de Koivu en fin de saison.

Or, Sergei n'est pas l'ombre du joueur qu'on a connu la saison dernière. Son manque de concentration n'est pas de nature à mettre son entraîneur en confiance. Quant à Higgins, il travaille fort, mais la production ne vient pas. Pour le moment, il pourrait aider dans un rôle défensif à titre d'ailier. On est loin du gars qui laissait miroiter la possibilité d'être un marqueur de 30 buts.

Cancer généralisé

Maintenant il y a le gros trio de la saison dernière : Alex Kovalev, Tomas Plekanec et Andrei Kostitsyn. L'Artiste ne semble pas en mesure de débloquer. Il a été -3 cette semaine. Plekanec, malgré un but et deux passes en deux matches, a eu une fiche de -3. Ce joueur de centre si fiable en défensive a perdu ses repères dans son territoire. Finalement, Andrei Kostitsyn peut endormir certains observateurs avec ses buts en fin de rencontre au Colorado et à Vancouver, mais il ne nous berne pas en perdant régulièrement la rondelle près des rampes.

Mais, quand une équipe accorde 19 buts en quatre matchs, le cancer semble généralisé. On peut relever des erreurs chez les avants tout comme on peut le faire avec les arrières. Mais le plus décevant depuis le début de ce voyage, c'est le travail du duo Komisarek-Markov. Ces deux défenseurs nous avaient habitués à des performances constantes. On pardonnait à Markov ses revirements parce qu'il compensait avec des sorties de zone imaginatives. Or, depuis le début du voyage, on ne peut pas passer sous silence son rendement décevant, lui qui ne méritait pas le titre de joueur-étoile lors du passage de l'équipe à Edmonton et Vancouver. Quant à Komisarek, on le plaçait parmi l'élite à cause de sa couverture solide en zone défensive. Mais, cette semaine, il a trop souvent perdu son homme et la rondelle le long de la bande. On est même en droit se demander s'il n'est pas encore incommodé par cette blessure à l'épaule tellement il est méconnaissable dans certaines phases de son jeu.

La baisse d'efficacité de ce duo augmente les responsabilités des autres arrières. Or, il y a une limite à ce qu'on peut exiger des Roman Hamrlik, Patrice Brisebois, Josh Gorges et même Ryan O'Byrne.

En conclusion, on doit même se demander si le jeu cacophonique du Canadien ne signifie pas qu'on devra revoir le système employé par l'équipe. Si tel est le cas, il n'y a plus de temps à perdre. Si la glissade se poursuit, le Tricolore sera exclu des séries de fin de saison.