Carey Price était assis au bout du banc du Canadien, hier soir. Cela ne veut pas dire qu'il ait profité d'une journée de congé au pied des Rocheuses pour autant.

Que non!

Après l'entraînement régulier, Price a fait du temps supplémentaire avec les réservistes. Il a ensuite prolongé son séjour sur la patinoire en compagnie de Roland Melanson.

Une fois au vestiaire, Price a repris son souffle avant d'aussitôt rejoindre l'entraîneur des gardiens devant la télé.

Et ce n'était pas pour voir le dernier épisode de Gérard D. Laflaque !

Victime de six défaites à ses huit départs depuis son retour au jeu le 20 janvier, Price s'est assis devant l'écran pour visionner un montage de ses six derniers matchs. Un montage qui relevait les lacunes qui lui ont coûté des buts et des défaites.

«Il est hors de question de penser tout changer. Carey est trop fort physiquement et techniquement pour envisager une telle solution, a expliqué Melanson à sa sortie de la patinoire. Ce ne sont que des détails qui clochent. Mais ces détails ont d'importantes conséquences.

« Carey a fait un ou deux pas en arrière à cause de ses blessures. Pendant ce temps, nos adversaires ont fait un ou deux pas en avant. Ça fait une grosse différence. «

Deux pas en arrière

Malgré les ennuis de son gardien numéro un, que Jaroslav Halak ait eu sa part d'ennuis lui aussi et qu'il soit lui-même l'objet de critiques, Melanson garde le cap.

Il garde surtout confiance en son jeune gardien.

«C'est dans les temps durs que tu reconnais les vrais. Quand c'est facile, je n'ai pas grand-chose à dire. Mais là, Carey fait face à un défi et il est prêt à écouter. C'est un gars fier, c'est un gagnant. Il avait un problème de poids l'an dernier. Il l'a réglé au cours de l'été et s'est présenté au camp en grande forme. Il veut s'en sortir et il va s'en sortir. Il suffit de prendre le temps pour y arriver», a assuré Melanson en rappelant l'âge de son protégé.

«Il n'a que 21 ans. Il est encore en apprentissage. Et c'est dans les épreuves que tu apprends le plus. On savait ce qui nous attendait quand on a laissé partir Cristobal (Huet) l'an dernier pour confier l'équipe à deux jeunes. On travaille donc avec eux», a poursuivi Melanson.

Et les critiques à son endroit?

«Ça vient avec le job et je suis capable de vivre avec. Surtout que 95% de ceux qui critiquent ne connaissent pas grand-chose au travail de gardien.»

Marcoux compatit avec Melanson

Dans le bureau des Flames de Calgary, le Québécois David Marcoux a esquissé un sourire lorsqu'on lui a demandé si l'un de ses gardiens lui avait déjà fait passer des nuits blanches.

«Roland dort-il mal ces temps-ci?» a demandé Marcoux.

Loin de s'en faire pour son homologue, l'entraîneur de Miikka Kiprusoff s'est dit convaincu que Melanson ramènerait vite Price au sommet de sa forme.

«Carey est jeune, rempli de talent, il a déjà connu des tas de succès et il joue à Montréal avec toute la pression que cela représente. En plus, il me donne l'impression d'être très émotif. Ça fait plusieurs aspects à gérer. J'ai de la chance ici, Miikka est imperturbable. Mais j'ai déjà eu des ennuis avec un gars comme Roman Turek, qui s'en faisait avec tout ce qui arrivait autour de lui», a expliqué Marcoux.

La complicité entre un entraîneur et ses gardiens est aussi l'une des clefs du succès, a assuré Marcoux.

«Mike Keenan est, comme vous le savez, assez exigeant. Guy (Carbonneau) doit l'être aussi. Comme adjoint, tu sers de tampon entre les deux (l'entraîneur et le gardien). Il y a des choses que Mike dit que Miikka n'a pas à savoir. Et je ne répète pas à Mike tout ce que Miikka me dit sur lui. Travailler la technique, c'est la base. Mais il faut aussi gérer les émotions et filtrer la pression.»