Guy Carbonneau avait demandé à tous ses hommes de rester dans le vestiaire pour affronter les questions des journalistes.

Mais s'il fallait faire la nomenclature de tout ce qui ne va pas chez le Canadien, nous y serions encore.

«Par où commencer?» a d'ailleurs lancé l'entraîneur après la rencontre.

«On savait que les Leafs venaient de se faire battre 5-0 et que des places en séries éliminatoires sont maintenant en jeu, a soutenu Mike Komisarek, qui a éprouvé toutes sortes de difficulté en possession de la rondelle.

«Il n'y a pas d'excuse. On s'est fait battre par une équipe qui travaillait plus fort que nous. Ils avaient réussi 16 lancers lors du dernier match et ils en ont réussi 18 dans la seule première période.»

Christopher Higgins en est un autre qui affichait une mine dégoûtée.

«Toutes les défaites sont dures à avaler, mais celle-là était importante, a-t-il dit. On s'est fait dominer, ce sont les Leafs qui contrôlaient le jeu.»

Et c'est plutôt étonnant quand on considère que le Tricolore cherchait à se remettre de son faux-pas de la veille à Buffalo et que l'intensité allait assurément être au rendez-vous face aux Leafs.

Dans son édifice, avec le dernier changement et face à un adversaire plus faible...

Et pourtant non. Zzzzzzzzz.

«Oui, les Leafs sont sortis en force, mais c'était à nous de répondre, a mentionné Matt D'Agostini. Au lieu de cela, on a travaillé cinq minutes par ci, cinq minutes par là...

«On doit cesser de donner autant de revirements en zone centrale. Peut-être qu'il est temps d'oublier les X et les O et de s'attarder seulement à travailler.»

Pas l'affaire d'un seul homme

Parmi les nombreux visages défaits, celui de Carey Price est peut-être le plus préoccupant. Son manque de confiance est source d'inquiétude.

«Price a charrié cette équipe durant assez longtemps et il s'est affiché comme l'un des meilleurs gardiens de la ligue, a rappelé Komisarek.

«Mais ce n'est pas l'affaire d'un seul homme. La responsabilité revient à chacun des individus dans ce vestiaire.

«Il en arrache en ce moment... comme tous les autres.»

Les Leafs entraient en zone du Canadien comme dans un moulin. Ils ont fait subir à Josh Gorges une soirée de -4 et Francis Bouillon, un autre qui en arrache, a été limité à 13 minutes d'utilisation.

Price avait pourtant permis au Tricolore de rester dans le match en offrant une première période du tonnerre. Mais il a été faible sur les derniers buts des Leafs et n'était carrément plus là en fin de rencontre.

Chris Higgins ne croit pas pour autant qu'il soit nécessaire pour les vétérans d'aller le réconforter.

«Je pense plutôt qu'on doit le laisser tranquille, pense Higgins.

«Mais il faut l'aider davantage. Ce soir, il a fait face à plus de 40 lancers. Et puis, on a continué de donner des surnombres et l'on a oublié de couvrir le troisième attaquant adverse.»

Pacioretty se sent mal

Il y en a un autre qui avait la mine longue et c'est Max Pacioretty. Pour un deuxième match de suite, il s'est rendu coupable d'une mauvaise couverture qui a mené à un but de l'adversaire.

«L'équipe jouait si bien avant que j'arrive, a rappelé la recrue de 20 ans.

Je veux faire de mon mieux pour nous aider à gagner, mais ce n'est pas ce qui se passe en ce moment.»

Pourtant, plusieurs de ses coéquipiers auraient eu intérêt à afficher l'intensité et l'émotion qu'avait Pacioretty.

«C'est dur d'avoir de l'émotion quand tu ne travailles pas, a observé Carbo. La confiance peut ne pas être là, mais ça ne devrait pas t'empêcher de travailler.»