Le défenseur François Beauchemin se demande s'il recevra une offre des Ducks d'Anaheim d'ici le 1er juillet.

Beauchemin, qui aura droit à l'autonomie complète à compter de cette date, est sans nouvelles de la direction de l'équipe depuis la grave blessure au genou subie le 16 novembre.

«Ils avaient communiqué avec nous le mercredi pour qu'on entame les discussions la semaine suivante, mais je me suis blessé deux jours plus tard et ils n'ont pas donné de nouvelles depuis, a confié Beauchemin, joint à Anaheim, hier matin. C'est un peu plate mais je les comprends. Je ne fais pas partie de leurs priorités parce que je suis blessé.»

Les Ducks ne savent probablement pas encore eux-mêmes ce qu'ils entendent faire. Seront-ils des séries éliminatoires ou non? Échangeront-ils Chris Pronger comme certains le laissent entendre? Scott Niedermayer reviendra-t-il au jeu l'an prochain?

Beauchemin sera cependant un joueur convoité sur le marché si jamais les Ducks ne lui font pas d'offre.

«François a une bonne réputation et c'est le genre de blessure dont tu reviens à 100%, a dit son agent Robert Sauvé. Il n'y aura pas beaucoup de joueurs autonomes de sa trempe. Il est encore jeune à 28 ans, il est robuste et possède un potentiel en attaque. Mais on verra si on ira jusqu'à tester le marché. Je serai justement à Anaheim la semaine prochaine, pas spécialement pour ce dossier-là, mais j'aborderai quand même la question.»

Sauvé aurait pu ajouter qu'il était l'un des défenseurs à jouer le plus souvent, entre 25 et 30 minutes par match, avant de subir cette blessure qui le tiendra à l'écart du jeu pour le reste de la saison régulière, et probablement les séries éliminatoires.

Cela dit, Beauchemin ne détesterait pas revenir à Anaheim. «Si jamais ils nous font une offre acceptable, on est prêts à écouter. On est bien ici, ma famille et moi, on attend une petite fille pour la fin avril, ma femme va accoucher ici, on n'est pas en territoire inconnu. Ça fait quand même quatre ans qu'on est ici. On est prêts à écouter mais si ça ne fonctionne pas, on est prêts à aller ailleurs.

«J'ai l'impression que pour l'instant, ils doivent surtout penser à la date limite des échanges et ce qui va se passer avec l'équipe. Ils ont seulement 11 joueurs sous contrat pour l'an prochain. Ils ont fait signer un contrat à George Parros la semaine passée, peut-être qu'ils sont maintenant en négociations avec d'autres joueurs. Ils vont y aller avec ça, la date limite des échanges puis après, peut-être qu'il va se passer quelque chose.»

La bonne nouvelle, c'est que le genou de Beauchemin réagit bien aux traitements. «Ma réhabilitation va bien. J'ai recommencé à patiner tranquillement, mercredi dernier, seul sur la glace avec le responsable du conditionnement physique. Je patine seulement de l'avant, je ne fais pas d'arrêts brusques ni de changements rapides de direction, mais je peux décocher des lancers et je fais le tour des cercles. Je suis un peu en avance sur le programme. Normalement, les gars peuvent recommencer à patiner après 12 semaines et j'ai commencé à 10. Je guéris bien, je me sens plus fort chaque semaine.»

Impossible d'aborder le dossier sans parler à Beauchemin de la possibilitéé de revenir au sein de l'organisation du Canadien si jamais il devenait joueur autonome sans compensation.

Beauchemin, il faut le rappeler, avait été repêché en troisième ronde en 1998. Après quelques saisons dans les mineures, Bob Gainey l'a soumis au ballottage au moment du déclenchement du lock-out de façon à lui permettre de jouer dans la Ligue américaine pendant l'arrêt de travail. Les Blue Jackets de Columbus l'ont réclamé, pour ensuite l'échanger un an plus tard aux Ducks en compagnie de Todd Marchant en retour de Sergei Fedorov.

«Si jamais ils étaient intéressés à moi, j'écouterais, c'est certain, a-t-il répondu. Je serais prêt à venir. Je n'ai jamais dit que je ne voulais pas jouer à Montréal et ce n'est pas moi qui suis parti. Tout le monde la connaît, l'histoire, avec le ballottage. Je n'en veux à personne, je ne suis pas parti en chicane. Même que ça a permis à ma carrière de débloquer. Si jamais ce n'était pas arrivé, je serais peut-être encore dans la Ligue américaine. Le lock-out est arrivé, Columbus m'a vu jouer dans la Ligue américaine, puis Anaheim est arrivé, et j'ai gagné la Coupe Stanley. Ça ne pouvait pas mieux se dérouler pour moi. Je ne regrette rien dans le fond. Tu ne peux pas regretter d'avoir gagné la Coupe Stanley...»