Guy Carbonneau a cloué Alex Kovalev au banc en troisième période.

L'entraîneur-chef a aussi cloué le bec à tous ceux qui prétendent que Kovalev joue mieux lorsqu'il porte le C et que le Canadien se porterait mieux s'il héritait de cet honneur à la place de Saku Koivu.

«J'espère que c'est faux, cette histoire-là, car ça n'arrivera pas. Je n'enlèverai pas le C du chandail de Saku. Si quelqu'un a besoin d'une lettre sur son chandail pour produire, cette personne n'est pas professionnelle et j'ai un sérieux problème avec ça», a déclaré l'entraîneur-chef, hier après-midi, après le revers de 3-1 encaissé par le Canadien devant les Bruins de Boston.

Premiers de l'Assocation de l'Est, les Bruins ont porté à 18 points leur avance sur le Canadien au premier rang de la division Nord-Est.

Le Canadien, lui, stagne; il a décroché une victoire seulement à ses six derniers matchs. Des déboires qui mettent encore plus en relief les ennuis de Kovalev et qui attisent les spéculations sur son statut et son avenir avec le Canadien.

Des rumeurs que Carbonneau a tenté de faire taire.

«Alex n'est pas une recrue. Il n'est pas non plus un gars de deuxième année. C'est un vétéran dans la LNH. Il en arrache présentement. C'est vrai.

Mais nous aurons besoin de lui d'ici la fin de la saison. Nous avons besoin de lui pour gagner.»

Kovalev a disputé un vilain match, un autre.

Invisible samedi dans la victoire aux dépens des Kings de Los Angeles, Kovalev a été limité à un but et trois passes à ses neuf derniers matchs. À ces statistiques timides, Kovalev a ajouté une fiche lourde à traîner de -9.

Contre les Bruins, alors que tous les observateurs s'attendaient de le voir profiter de l'importance du duel pour jouer à la hauteur de son talent, Kovalev s'est encore contenté de peu. De très peu.

Il n'a obtenu qu'un tir au but et malgré sa présence lors de deux attaques massives à cinq contre trois, il a terminé l'après-midi avec un différentiel de -1.

En «prime», il a écopé deux pénalités mineures en période médiane.

Résultat: Kovalev n'a effectué que trois courtes présences totalisant 1:47 sur la patinoire au cours de la dernière période.

Pis, en fin de rencontre, alors que Carey Price a été rappelé au banc à la faveur d'un sixième attaquant, Tom Kostopoulos a été envoyé sur la patinoire, alors que Kovalev est demeuré bien assis.

Et ce n'était pas une erreur. Loin de là. Cette décision a suivi un temps d'arrêt de 30 secondes au cours duquel Carbonneau a réuni les joueurs qu'il tenait à avoir sur la patinoire pour leur donner ses directives.

«Ce n'est pas à cause des pénalités que j'ai pris ces décisions», a expliqué Carbonneau dans son point de presse.

Pourquoi alors? Que reproche-t-il à son joueur vedette?

«Ça va rester entre lui et moi», a tranché l'entraîneur-chef.

Dans le vestiaire du Canadien, Kostopoulos s'est bien gardé de faire une association entre sa présence sur la patinoire en fin de match et une mesure disciplinaire à l'endroit de Kovalev. «J'étais sur la patinoire parce qu'on avait besoin d'un gars pour foncer au filet et tenter de provoquer quelque chose afin d'obtenir le but égalisateur. Il n'y avait pas d'autre message derrière cette décision.»

Peut-être...

Mais sur la feuille des statistiques finales, on relève que Kostopoulos a joué 15:28, soit 4:04 de plus que Kovalev.