Carey Price n'a pas lancé son sac d'équipement d'un bout à l'autre du vestiaire, samedi. Il n'a pas non plus lancé de blasphème en commentant sa soirée de travail.

Oh que non!

Auteur de 29 arrêts sur les 32 tirs dirigés par les Kings, Carey Price a même joué un rôle crucial dans la victoire.

En s'imposant aux dépens d'Alexander Frolov sur une échappée et en jouant de chance avec un tir de Patrick O'Sullivan qui a frappé le poteau à sa droite, Price a amorcé, à sa façon, la remontée du Canadien, en troisième. Sans cet arrêt et ce poteau, le but de Higgins n'aurait jamais eu le même effet.

«Si Frolov avait marqué, ça aurait été dévastateur», a d'ailleurs reconnu Guy Carbonneau.

Quant au principal intéressé, il avait retrouvé son calme. Il était surtout hors de question de s'emballer avec la victoire.

«C'est un bon départ», a simplement répliqué le gardien lorsqu'on lui a demandé quel était son état d'esprit maintenant que la glissade était stoppée.

«Je me devais de faire l'arrêt sur cette échappée. Je ne peux marquer de but, mais ce genre d'arrêt est crucial pour garder les gars dans le match.

Je dois faire ma part. Cela dit, je ne crois pas qu'il (Frolov) ait pu mettre toute la vigueur sur son tir. Mais j'ai fait un bon arrêt», a indiqué Price.

Le gardien du Canadien s'est aussi imposé à quelques reprises au cours du match. Il s'était permis un premier gros arrêt aux dépens de Frolov en deuxième période.

Son vis-à-vis, Jonathan Quick, s'est lui aussi distingué. Il a volé un but à Maxim Lapierre en soulevant sa jambière.

Au lendemain de la saute d'humeur de son jeune gardien, Saku Koivu assurait hier que la victoire était le meilleur remède pour ramener Price dans le droit chemin.

«C'est un gars émotif. Il se met beaucoup de pression sur les épaules. On l'a vu l'an dernier lorsqu'il a très mal encaissé certains revers. Je lui ai parlé l'an dernier et je l'ai fait un peu hier (vendredi). Mais des fois, tu dois laisser la poussière tomber. Carey est très solide. Je ne suis pas inquiet de le voir perdre sa concentration ou ses moyens.»

Guerre de vidéo...

Si, dans le camp du Canadien, les joueurs condamnaient le coup à la tête porté par Denis Gauthier aux dépens de Josh Gorges, dans celui des Kings on plaidait l'innocence.

L'entraîneur-chef Terry Murray a non seulement banalisé l'assaut de son défenseur, mais lorsqu'il a été question d'une suspension, il a fait référence à une mise en échec de Mike Komisarek à Patrick O'Sullivan.

«Il ne doit pas y avoir de vidéo dans son bureau. Il va comprendre quand il sera de retour à Los Angeles», a ironisé Guy Carbonneau.

Joueur le plus utilisé des Kings, le défenseur Drew Doughty se disait surpris de voir que Chris Higgins ait pu s'en tirer sans pénalité sur le but égalisateur en fin de match.

«Il m'a sorti du jeu en me faisant tomber avec son bras. J'ai jeté un regard du côté des arbitres et je ne comprends toujours pas pourquoi les arbitres n'ont pas sévi.» Avant ce jeu, Doughty, malgré ses 19 ans, disputait tout un match et il donnait grandement raison aux Kings de l'avoir acquis au deuxième rang du dernier repêchage derrière Steven Stamkos.