Une quatrième défaite pend au dessus de la tête du Canadien qui croisera des Panthers ragaillardis dans le sud de la Floride, ce soir.

Même si le Canadien pourrait connaître sa première séquence de quatre revers consécutifs de la saison, il n'y a pas lieu de paniquer, ont convenu Guy Carbonneau et Saku Koivu.

S'il est encore trop tôt pour paniquer, l'entraîneur-chef a toutefois reconnu que le temps était peut-être venu de pénaliser des joueurs qui échappent depuis le début de l'année à des sanctions qu'ils mériteraient.

«C'est plus facile de retirer de la formation un jeune, un gars comme Steve Bégin qu'un joueur vedette. Est-ce que Steve nous aurait permis d'éviter le genre de relâchement qui nous a fait si mal à Tampa? Je ne sais pas. Mais à un certain moment, il faut aussi être réaliste et se rendre compte que d'autres gars doivent payer, ça, c'est certain.»

Un message pour Plekanec

Sans placer son nom tout en haut de la liste des suspects, Guy Carbonneau a reconnu que Tomas Plekanec faisait partie des joueurs qui n'en donnent pas assez et qui pourraient subir ses foudres.

On a d'ailleurs vu Guy Carbonneau s'agenouiller près de Plekanec afin d'avoir un brin de causette avec lui.

«Ce n'est pas le même joueur que l'an dernier. Je n'ai rien à lui reprocher sur le plan de l'effort. Il est sérieux et pratique avec vigueur. Mais dans les matchs, il se tient à l'écart au lieu d'être au centre de l'action comme l'an dernier et ça explique pourquoi ça va moins bien», a analysé Carbonneau.

Après 47 matchs, Plekanec n'affiche que neuf buts et 20 points. C'est moins que la moitié de sa production à pareille date l'an dernier alors qu'il revendiquait 41 points (16 buts, 25 passes).

Tomas Plekanec n'est pas le seul joueur susceptible d'écoper. Les frères Kostitsyn viennent pas très loin derrière.

Après une séquence de sept buts et 11 points en sept rencontres, l'ainé des frères K a été blanchi à ses trois derniers matchs. Son frère cadet a été limité à deux passes à ses six derniers matchs.

Éviter une autre affaire Rivet

Il y a deux ans, alors que son équipe se vautrait dans la complaisance, Guy Carbonneau a tenté un coup d'éclat en rayant le vétéran défenseur Craig Rivet de la formation lors d'un match disputé au Centre Bell.

Ce coup lui avait sauté au visage alors que les vétérans s'étaient rebiffés et que les jeunes avaient été foudroyés par cette sanction inattendue.

Grand copain de Rivet qui a ensuite quitté Montréal, Saku Koivu a invité son entraîneur à la prudence.

«Ce genre de décision fouette l'équipe, c'est sûr. Mais en même temps, tu dois soupeser les conséquences négatives. Avant d'en arriver là, il faut que d'autres solutions aient été tentées. Un coach peut garder un joueur sur le banc, lui retirer du temps d'utilisation en attaque massive. À mes yeux, ça ne doit pas arriver sans avertissement.»

De bon coeur!

Avant de sauter aux grands moyens, Guy Carbonneau a donné une petite idée de son ras-le-bol, hier matin, en dirigeant l'entraînement le plus matinal de la saison. Un entraînement qui battait son plein lorsque les honnêtes travailleurs qui se tapent du «neuf à cinq» se sont assis derrière leur bureau.

«C'était de bonne heure, mais c'était de bon coeur», a lancé un Carbo fier de son jeu de mots.

De bon coeur, l'entraînement a aussi été très bon pour le coeur de ses joueurs qui en ont patiné un coup pendant un peu plus d'une heure.

«Ce n'était pas une punition, mais en même temps, après le match qu'on a disputé hier, le «timing» était parfait pour faire patiner les gars. J'avais un message à passer et de la façon dont les gars ont réagi, je crois qu'il est passé», a commenté Carbonneau alors que ses joueurs s'apprêtaient à quitter le domicile de leurs adversaires de ce soir.