Plus inquiet par l'ampleur que prendrait la nouvelle que par la maladie elle-même, l'ancien entraîneur-chef du Canadien de Montréal, Pat Burns, a confirmé hier qu'il combattait à nouveau un cancer.

«Je vous connais, vous autres, à Montréal. Vous êtes capables de tout dramatiser, quand vous voulez. La vérité est simple: le cancer est revenu. Mais ne partez pas en peur. Je suis bien vivant. Je ne suis pas en grosse shape, mais je me réveille tous les matins, je joue au golf, je fais de la moto et je travaille malgré la maladie», a raconté Burns, hier, lors d'un entretien avec La Presse.

C'est la troisième fois que Burns, 56 ans, doit combattre le cancer. Au cours de la saison 2003-2004, il a été atteint par un cancer du côlon. En 2005, le cancer s'était attaqué à son foie. Depuis le printemps dernier, ce sont ses poumons qui sont touchés.

«J'ai appris la nouvelle à mon retour du Championnat du monde de hockey. Tout allait bien jusque-là et si ce n'était de la maladie, je serais de retour dans la Ligue nationale cette année. Je voulais revenir. J'avais des entrevues prévues et j'avais obtenu l'autorisation des Devils d'étudier les offres qu'on voulait me faire. Mais à cause du cancer, j'ai dû mettre tout ça de côté», a-t-il indiqué.

Nouvelle bataille, nouvelle arme

Après avoir subi des traitements intensifs de chimiothérapie lors de ses deux premiers cancers, Burns a cette fois décidé de se tourner vers une autre forme de combat.

«J'ai vécu deux années de chimio. C'est assez. Les médecins me soignent encore très bien et je suis suivi régulièrement. Mais ces traitements que je reçois périodiquement sont moins durs», a-t-il expliqué, sans préciser leur nature.

Encore là, Burns veut s'assurer que sa décision de tourner le dos à la chimio ne soit pas mal interprétée.

«Je n'ai pas abandonné. Je me bats, comme avant. Mais d'une autre façon. Et c'est bien évident que j'espère que le temps permettra de trouver un remède», plaide celui qui a mené les Devils du New Jersey à la coupe Stanley en 2003.

«Je ne veux pas énerver tout le monde avec ça. Ma famille, les gens de hockey savent que la maladie est revenue et ils savent que je continue de me battre.»

Au cours de sa carrière de 14 saisons dans la LNH (1109 matchs), Pat Burns a remporté 501 victoires, subi 350 revers et 14 autres en prolongation ou en fusillade en plus de faire match nul à 161 occasions.

Il est le seul entraîneur-chef de l'histoire à revendiquer trois titres d'entraîneur de l'année avec trois équipes différentes (Canadien en 1989, Maple Leafs en 1993, Bruins en 1998).

Rester occupé

S'il fait appel à une médecine différente pour combattre et vivre avec la maladie qui l'assaille à nouveau, Pat Burns s'assure aussi de compter sur le travail.

«Il faut que je travaille. Il faut que j'aie quelque chose à faire quand je me lève le matin. Ça prend ça. Je dois énormément à Lou Lamoriello - directeur général des Devils - et à cette organisation, qui s'occupent de moi au point de vue de la santé et qui me donnent un travail. Je suis les matchs à Tampa et en Floride pour les Devils, à qui j'envoie des rapports. Je fais mon émission de radio à tous les matins à CKAC et j'adore ça. Ça me garde en contact avec le hockey, avec le monde. Il faut que je sois occupé. Je ne pourrais pas rester à la maison à ne rien faire.»

Même s'il tient à travailler et à rester près du hockey, Pat Burns ne sera pas à Montréal en fin de semaine pour prendre part aux festivités entourant le Match des étoiles dans le cadre du centenaire du Tricolore.

«Je n'ai jamais vraiment aimé voyager et je ne peux pas trop me déplacer non plus en ce moment. Je suis allé à Montréal pour le retrait du chandail de Patrick Roy. On me l'a demandé et je tenais à accepter cette invitation. Mais j'aime mieux faire mes petites affaires ici. Je ne suis pas cancer free, mais j'ai des choses à faire.»