Éric Perrin signait des autographes lorsque La Presse l'a rejoint, hier midi. N'allez toutefois pas croire que ce geste d'affection du Lavallois à l'endroit des partisans des Thrashers témoigne une affection retrouvée entre Perrin et son équipe.

Au contraire! Car Perrin broie du noir à Atlanta. Et il répète, comme il l'avait fait lors de sa visite à Montréal le 2 décembre dernier, qu'un changement d'air serait plus que bienvenu.

«Je m'assure de ne pas faire de trouble, de respecter les partisans, mes coéquipiers et mon équipe en jouant du mieux que je peux. Mais je suis vraiment déçu de la tournure des événements», affirmait Perrin rejoint après l'entraînement de son équipe.

Qu'est-ce qui ne va pas?

«Je suis confiné à un rôle défensif et je ne comprends pas. J'ai pourtant donné des points - 45 points, dont 12 buts - à cette équipe, l'an dernier. J'ai prouvé que je peux faire le travail», fulminait Perrin.

Deux récents événements ont empiré une situation déjà explosive: l'embauche de Rich Peverley et deux matchs consécutifs passés dans les gradins au milieu d'une séquence de 11 rencontres au cours de laquelle il a été limité à une petite passe.

«Ces deux exclusions de la formation m'ont poussé à bout. J'ai obtenu une rencontre avec le coach (John Anderson) et je lui ai dit tout ce que j'avais à dire dans le but de changer les choses», a reconnu Perrin.

Mais cette session de «thérapie» n'a rien changé. Car loin d'acquiescer aux demandes de Perrin, ils ont acquis Perverley quelques jours plus tard par le biais du ballottage.

«Je demandais une chance à l'attaque et c'est lui qui l'a eue. Chaque fois que j'ai demandé une chance cette année, l'équipe est allée ailleurs. On l'a placé avec Kovalchuk et il saute sur la patinoire avec la première unité d'attaque à cinq. Je ne peux lui en vouloir, surtout qu'il joue bien - six points en deux matchs - mais cette situation me frustre beaucoup. C'est difficile de voir qu'on lui donne tout, tout de suite.»

Rien pour aider la cause du Québécois, Rich Peverley a été élu troisième étoile de la dernière semaine dans la LNH.

Joueur de centre naturel, Éric Perrin évolue à la droite du vétéran Marty Reasoner et d'Erik Christensen obtenu des Penguins l'an dernier - avec Colby Armstrong - dans le cadre de la transaction qui a envoyé Marian Hossa à Pittsburgh.

«Erik n'est pas vraiment un joueur défensif, mais Marty et moi avons le mandat d'assurer la défense au sein de ce trio. Nous formons aussi le premier duo envoyé sur la glace pour «tuer» les punitions. Nous avons du succès, mais ce n'est pas le rôle que je m'attendais à remplir», convient Perrin.

Âgé de 33 ans, Perrin affiche des statistiques offensives timides de quatre buts et 11 points associées à un différentiel de -7.

Des statistiques qui découlent de son utilisation ou qui justifient cette décision de John Anderson?

«Je peux contribuer beaucoup plus à l'attaque, mais ça ne vient pas seul. Encore faut-il m'en donner l'occasion», a lâché le copain de Martin St-Louis, du Lightning de Tampa Bay.

Comme St-Louis, Perrin doit combattre les préjugés reliés à son physique (5'9 et 180 livres), préjugés qui l'ont exclu de la LNH pendant des années. Et voilà qu'après deux saisons complètes à Tampa Bay et Atlanta, il se retrouve presque à la case départ.