Le Canadien semble trouver le moyen de l'emporter malgré l'absence de plusieurs éléments importants. Comment le Tricolore s'y prend-t-il?

«On doit faire quelque chose de bien même si on compte plusieurs blessés», a déclaré Guy Carbonneau après la victoire de 5-4 que le Canadien a remportée aux tirs de barrage face aux Sénateurs, samedi soir, à Ottawa. Ca commence justement par l'entraîneur. Carbonneau a implanté un système que tous les joueurs appliquent sans réserve. Carbo semble aussi avoir de l'intuition, une belle qualité pour tout entraîneur. Samedi, il a décidé d'intégrer Gregory Stewart dans la formation à la place de Kyle Chipchura. Le jeune attaquant lui a donné raison en préparant le but de Matt D'Agostini. Carbo a également eu du flair lors des tirs de barrage en désignant Maxim Lapierre comme deuxième tireur.

Carbonneau secondera Claude Julien au match des étoiles. Une place qui lui revient de plein droit.

Un trio impressionnant 

Le Canadien présente un dossier de 11-2-1 à ses 14 derniers matchs. Un rendement remarquable compte tenu de l'absence de six joueurs - Carey Price, Saku Koivu, Alex Tanguay, Christopher Higgins, Mathieu Dandenault et Georges Laraque.

Les joueurs, justement, ont leur mot à dire dans cette poussée amorcée le 18 décembre contre les Flyers de Philadelphie. Ils ont tous été mis à contribution. Le trio qui ressort le plus est toutefois celui de Lapierre, flanqué de Guillaume Latendresse et Tom Kostopoulos. Ces trois joueurs devaient apporter de l'énergie à l'équipe. Ils ont fait beaucoup plus.

Lapierre a contribué quatre buts et autant de passes en plus de présenter un différentiel de plus-4. Il a aussi marqué deux fois en tirs de barrage. Latendresse a retrouvé ses repères, inspiré par le travail de Lapierre et Kostopoulos. Latendresse a marqué cinq buts, soit deux de plus qu'à ses 23 premiers matchs. Kostopoulos, lui, s'impose par son dynamisme contagieux. Il n'hésite pas non plus à laisser tomber les gants comme il l'a fait devant Evgeny Artyukhin, du Lightning, David Clarkson, des Devils, et Jamal Mayers, des Maple Leafs.

Le réveil d'Andrei 

L'unité de Robert Lang (16-20-36) anime l'attaque alors que le vétéran de 38 ans occupe le premier rang des compteurs de l'équipe. Lang n'est pas étranger au réveil offensif d'Andrei Kostitsyn, le Bélarusse ayant marqué à ses cinq derniers matchs.

Alex Kovalev a dû encaisser sa part de critiques au cours des premières semaines de la saison. Le Russe a toutefois élevé son jeu d'un cran en l'absence de Koivu, le capitaine. Contre Ottawa, Kovalev a marqué en première période puis durant la fusillade, même s'il était affaibli par une forte grippe.

Andrei Markov joue comme un candidat au trophée Norris. Ses 35 points le placent au deuxième rang chez les défenseurs de la Ligue nationale. Markov est le meneur de la brigade défensive que complètent Mike Komisarek, Roman Hamrlik, Josh Gorges, Francis Bouillon et Patrice Brisebois.

Jaroslav Halak a retrouvé son aplomb. Il a remporté six de ses huit derniers départs en l'absence de Price. Halak est loin d'être parfait. Mais il possède cette qualité de fermer la porte quand ça compte. On l'a vu samedi dans les tirs de barrage contre Jason Spezza et Daniel Alfredsson.

Le portrait ne serait pas complet sans mentionner la contribution de Don Lever, l'entraîneur des Bulldogs de Hamilton. Si D'Agostini, Max Pacioretty, Kyle Chipchura, Stewart et Yannick Weber s'intègrent si bien à l'équipe, c'est beaucoup grâce à lui.