Vincent Lecavalier nous disait qu'il aimait Montréal, qu'il ne l'avait jamais caché - pourquoi l'aurait-il caché, il est né ici! - et bla bla bla et j'avais l'impression que ce grand garçon se moquait de nous, qu'il nous jouait du violon et qu'au fond de sa pensée, il n'avait aucune intention de venir jouer à Montréal.

Je peux me tromper, cela m'arrive régulièrement, mais tout ça me semblait une opération politesse, un spin de relations publiques qui n'a rien à voir avec la vérité.

 

Pourquoi?

Le collègue Mike Farber, un ancien de The Gazette maintenant à l'emploi de Sports Illustrated, a déconseillé publiquement à Lecavalier de venir à Montréal. Il a décrit la « vie en bocal « qu'une grande vedette francophone - la seule en plus - vivait chez nous, toujours observé, critiqué quotidiennement, suivi, envahi, sujet de rumeurs farfelues... Pour quelqu'un qui aime sa vie privée, il s'agit d'un énorme sacrifice que tous ne sont pas prêts à faire.

Farber a été crucifié par nos médias pour ses propos. Mais je crois qu'il a dit tout haut ce que Vincent Lecavalier pense tout bas...

Un autre point de vue

Robert, de Granby, un lecteur fidèle, ne cache pas ses opinions, lui. Il laisse des messages sur mon répondeur et ne demande jamais à être rappelé. Robert dit ce qu'il pense et disparaît dans la nature, quelque part à Granby.

Voici ce qu'il dit, en gros, du feuilleton Lecavalier: « Vous remarquerez que le Lightning croupit dans les bas-fonds du classement depuis sa conquête de la Coupe Stanley. C'est ce qui arrive quand on donne tout à quelques vedettes et qu'on ne bâtit pas le reste de l'équipe. Si la direction du Canadien écoutait certains journalistes et accordait tout ce qu'elle veut à la direction du Lightning, le Canadien terminerait dernier pour les 30 prochaines années.

« Le hockey est un sport collectif, mais on l'analyse comme un sport individuel. Demandez à Paul Holmgren s'il serait prêt à se débarrasser de Daniel Brière, un flop à Philadelphie. Il le céderait au Canadien avec joie. «

Merci, Robert.

Mais encore...

Jeudi soir, au Centre Bell, Radek Bonk, des Predators de Nashville - parlez-moi d'une ville où les hockeyeurs n'ont pas de pression -, s'empare de la rondelle... et la foule se met à le huer.

Radek Bonk? Qu'est-ce qu'il a fait pour mériter un tel traitement? Voler les économies de milliers de petits épargnants?

Bonk, un joueur drabe, effacé, un Tchèque qui est sans doute gentil avec sa mère... Hué? Le pauvre devait être tout mêlé.

Nous avons parfois de drôles de rapports avec le hockey, n'est-ce pas?

Princeville

La scène a été saisie dans un aréna de Princeville par un spectateur et présentée à LCN....

Dans un tournoi de hockey mineur, on entend des parents hystériques, à la fin d'un match, pousser les jeunes hockeyeurs à agresser les arbitres, qui sont souvent des adolescents.

On croirait que ce type de parents n'existe plus en 2009, mais on se trompe. Ils pullulent.

Heureusement, les jeunes n'ont pas porté attention aux cris et se sont tous serré la main calmement. La vieille proposition d'interdire l'accès aux arénas à certains parents reprenait tout son sens.

Enfin, sachez que le hockey mineur québécois a de plus en plus de mal à trouver des arbitres. La plupart démissionnent après une saison...

Ah ferme-la donc!

André Savard, maintenant à l'emploi des Penguins de Pittsburgh, à notre collègue Mathias Brunet: « Toutes les équipes qui ont commencé la saison avec des matchs en Europe ont des problèmes cette année. «

Non mais... comme excuse bidon, on ne l'avait jamais entendue celle-là.

Si votre équipe est incapable de passer à travers une épreuve aussi banale, vous avez de sérieux problèmes, M. Savard.

Signe des temps

Le prochain président des États-Unis, Barack Obama, a l'intention de faire démolir la salle de quilles de la Maison-Blanche pour la remplacer par un court de basketball, ce qui devrait introduire la grande demeure dans le troisième millénaire.

La salle de quilles date de la fin des années 1960 sous le règne de Richard Nixon.

Dans le folklore américain, le sport des quilles est associé à la race blanche, au même niveau que les courses de NASCAR et la musique country.

Pierre Sévigny

Nos espions à Québec nous disent que Pierre Sévigny, qui a brièvement porté les couleurs du CH, est propriétaire d'un Tim Hortons qui fonctionne bien. (Remarquez que TOUS les Tim Hortons semblent bien fonctionner, le Québec vieillissant est une nation Tim Hortons.)

Le CH ne retirera jamais le numéro de Pierre Sévigny, mais comme compagnon de voyage - c'était l'époque où les journalistes vivaient presque avec les joueurs du CH -, Sévigny mérite une place au firmament des étoiles. Il parlait plus vite qu'une AK-47 et il était drôle.

Une nuit, alors que l'équipe revenait des États-Unis, un douanier montréalais demande à Sévigny s'il avait quelque chose à déclarer. « Un but et une passe «, a répondu notre homme.

Salut, Pierre Sévigny, et bonne chance.