Georges Laraque savait dans quelle galère médiatique il s'embarquait, l'été dernier, quand il a accepté l'offre contractuelle du Canadien. Mais le dur à cuire peut mieux comprendre les joueurs vedettes québécois qui sont hésitants à venir jouer à Montréal, à la suite de la vague de rumeurs qui a déferlé à son endroit dernièrement.

«Je m'imagine mal ce que ce serait si j'étais un joueur vedette comme Vincent Lecavalier et que je touchais un salaire de 10 millions $ US par saison. Je ne pourrais pas endurer ça», a-t-il laissé tomber, mercredi.

Laraque s'est adressé aux médias, mercredi, pour la première fois depuis que le CH l'a retourné à Montréal afin de se refaire une santé, la journée du match contre les Penguins de Pittsburgh, le 27 décembre. Son silence, plus que son absence dans l'entourage de l'équipe, a alimenté les plus folles rumeurs et fausses informations. Il aurait été préférable qu'on fasse le point plus tôt. On aurait désamorcé une situation qui a pris des proportions exagérées.

Faisant fi des maux de dos qui l'incommodent, le gaillard âgé de 32 ans a laissé tomber les gants, au sens figuré s'entend, afin de régler des comptes avec les médias, mercredi.

«Certaines personnes dans les médias manquent d'originalité dans leur émission. Elles ne font que parler de moi à tous les jours. «Georges est blessé, Georges est blessé. Où est Georges?» Elles s'amusent avec ça», a-t-il commencé par dire.

«La chose qui est «plate» avec ça, c'est que le Canadien va super bien mais au lieu de commenter les succès de l'équipe, on parle de moi et de mes blessures. Je n'ai rien contre le fait qu'on juge un gars pour ce qu'il fait sur la glace, mais je trouve déplorable qu'on juge un gars qui est blessé et qui ne peut rien faire pour se défendre. C'est vraiment drôle. Bienvenue à Montréal», a-t-il dit en complétant sa tirade.

Laraque a dit traverser une période difficile sur le plan psychologique parce que c'est la première fois, a-t-il souligné, qu'il est autant incommodé par les blessures depuis le début de sa carrière.

«Je n'avais aucun vice caché quand le Canadien m'a engagé, a-t-il précisé, bien au fait de ce qu'on a dit dans les médias. J'ai été blessé à l'aine une fois, et c'est au camp d'entraînement cette saison, c'est tout. Quant aux maux de dos, ce n'est rien de nouveau. J'ai eu des problèmes de dos à Pittsburgh, la saison dernière. C'était dans mon bilan médical, le Canadien le savait.»

Il a essayé de jouer malgré la douleur le plus longtemps possible, avant que la direction ne prenne la décision qu'il ne reviendrait pas avant d'être complètement en santé.

«C'était la meilleure chose à faire. À Pittsburgh, le 27 décembre, je ne pouvais plus bouger.»

Laraque a admis qu'il devrait revoir au complet son programme d'entraînement et qu'il devra perdre un peu de poids.

«J'ai joué à un poids de 260 livres ces dernières saisons, en raison de ma tâche de bagarreur, a-t-il expliqué. Les gars sont plus grands et plus imposants. Comme je veux gagner mes combats, si je me bats à 230 ou 240 livres, ce sera un désavantage pour moi. C'est sûr que je vais perdre du poids, mais je ne veux pas être trop léger parce que je veux bien faire mon travail de protecteur. Je compte revenir au jeu à 255 livres.»