Ce n'est pas parce que le Canadien présente une fiche de 9-2-1 à ses 12 derniers matches qu'on a oublié la longue liste de blessés. D'ailleurs, lors de l'arrivée au centre d'entraînement du Canadien à Brossard, les journalistes ont noté immédiatement les absents.

Or, mercredi, Saku Koivu, Carey Price et Alex Tanguay n'ont pas patiné tandis que les Chris Higgins, Mathieu Dandenault et Georges Laraque sont sautés sur la patinoire en solitaires avant l'arrivée du reste de l'équipe. D'autre part, Alex Kovalev, grippé, s'est absenté de l'entraînement.

«Saku a essayé de patiner mardi et il a ressenti de la douleur. Il a donc rencontré le médecin qui lui a suggéré du repos. Il pourrait être de retour sur la glace samedi. On sera donc patient dans son cas, mais il s'agit d'un pas en arrière», a expliqué Guy Carbonneau lors de son point de presse.

«Quant à Carey, rien n'a changé dans sa situation et il est évalué au jour le jour. Mais c'est évident que Bob Gainey et moi allons lui recommander de ne pas jouer au match des étoiles s'il n'est pas en mesure de jouer pour le Canadien auparavant», a ajouté Carbonneau qui a précisé que Price était blessé à une cheville.

«Au sujet des blessures, on a eu une rencontre au niveau de la direction du Canadien et on a décidé de modifier notre politique. En début de saison, la Ligue nationale nous avait avisés qu'on n'avait pas à dévoiler la nature des blessures. Et, à court terme, on continuera à parler de blessure au haut ou au bas du corps. Mais, lorsque les blessures nécessiteront une absence prolongée, on dévoilera la nature de la blessure sans pour autant aller dans les détails. Évidemment, il faudra demander l'approbation des joueurs avant dévoiler la nature de la blessure», a expliqué Carbonneau.

Pourquoi ce changement d'attitude?

«Cette politique de la LNH fonctionne dans certaines villes, mais ce n'est pas possible à Montréal où le hockey est une religion. Or, en cachant la nature des blessures, on a réalisé qu'on avait droit à toutes sortes de rumeurs et de spéculations. On aime bien jouer devant une salle comble à tous les soirs au Centre Bell, mais cela implique également une couverture médiatique plus intense», a reconnu Carbonneau.

Cette nouvelle politique tombe à point pour Laraque qui commençait à trouver farfelu les spéculations à son sujet!

«Je suis heureux de pouvoir dire que je suis blessé au dos parce que les histoires commençaient à être ridicules. Malgré les victoires de l'équipe, la nature de ma blessure étaient devenue une source de distraction. De fait, ce malaise a fait son apparition la saison dernière à Pittsburgh. Et, ce n'était pas une chose inconnu pour les dirigeants du Canadien parce que c'était sur mon évaluation médicale», a précisé Laraque qui a l'intention de revenir au jeu lorsqu'il sera à 100%.

«En raison de ce malaise, je vais devoir modifier mes méthodes d'entraînement. Je vais mettre de côté la course en faveur du vélo stationnaire pendant la morte-saison. Quant à mon poids, je ne peux pas trop le réduire en raison de mon rôle. Je pèse présentement 260 livres et je veux jouer à 255 livres. C'est plus facile à ce poids d'affronter les poids lourds de la LNH.

«Présentement, je trouve cela frustrant d'avoir à jouer les spectateurs. Lorsque j'ai été en uniforme, on n'a pas vu des gars vouloir s'en prendre à Tom Kostopoulos ou encore Francis Bouillon. Ces gars-là ont haussé leur intensité d'un cran. Et, c'est la même chose dans les autres facettes du jeu. Cela explique d'ailleurs nos récents succès», a conclu Laraque qui aimerait revenir au jeu dans deux semaines.

Finalement, si le problème persiste, est-ce qu'il envisage une opération comme cela avait été le cas il y a quelques années pour Patrice Brisebois, également victime de sévères maux de dos?

«Je ne veux pas passer sous le bistouri», a été la réponse de l'homme fort du Canadien.